La mascarade a assez duré ! Stop à la vénerie sous terre

La mascarade a assez duré ! Stop à la vénerie sous terre

Chasse
13.02.2019
Toutes les actualités

Le ministère de la Transition écologique et solidaire propose un relooking de la vénerie sous terre, approuvé par les chasseurs. Participez à la consultation publique!

Quel gouvernement à l’écoute de son peuple! 80% des Français veulent l’abolition des chasses les plus cruelles et les plus insensées, et que propose le ministère de la Transition écologique et solidaire? Après le « makeover » de la chasse à courre, un joli « relooking » de la vénerie sous terre, approuvé à l’unanimité par… le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage du 8 janvier dernier. Participez à la consultation publique!

Edit au 23 mai 2019

Malgré notre mobilisation à toutes et tous, la consultation publique donne un avis majoritairement favorable au projet.

Un projet d’arrêté sous l’influence des chasseurs

Qu’on ne s’y trompe pas, il s’agit d’une proposition des chasseurs, entérinée par les services de François de Rugy, alors que 83% des Français sont pour une interdiction du déterrage. Le Ministère demande rarement aux amis des animaux de l’aider à écrire un arrêté concernant «les espèces classées comme susceptibles d’occasionner des dommages». Il préfère se faire conseiller par les «écologistes de terrain» autoproclamés, adeptes de la gâchette et du couteau. Analyse de texte.
 

Voici donc ce que propose le projet d’arrêté du ministre de la Transition écologique et solidaire, censé être le protecteur en chef de la faune sauvage. Accrochez-vous.

On annonce d’emblée la couleur au public: «Aujourd’hui et pour répondre encore davantage à la prise en compte du bien-être animal, les chasseurs proposent des mesures complémentaires à celles décidées en 2014».

Cherchons l’amélioration du bien-être

On nous parle de «bien-être», on le cherche ! Où est le bien-être dans ce texte qui modifie juste la manière de tuer sans rien remettre en cause ?

Voyez vous-même: le projet d’arrêté «interdit la capture directe de l’animal par des chiens et limite les souffrances des animaux qui sont capturés». Quand ils disent «capturés», entendons-nous, cela signifie «mordus» et «déchiquetés» par les chiens. Désormais les renards, blaireaux et leurs petits seront capturés à la pince, toujours après de longues heures d’angoisse au fond de leur terrier, entendant les chiens puis les pioches des chasseurs qui creusent pour les atteindre.

Car le déterrage, c’est ça: la traque méthodique et sans merci des renardes et de leurs renardeaux terrorisés.

Renommer pour mieux continuer

Le projet précise les moyens autorisés pour le déterrage. Vous êtes prêts?

Parmi ceux-ci, «l’interdiction des championnats et compétitions remplacés par des journées de formation et d’entraînement des chiens»: adieu les «compètes», maintenant on dira «journées de formation et d’entraînement»… jolis euphémismes. Autrement dit, on prend les mêmes personnes, les mêmes épreuves, et au lieu d’appeler cela «épreuves», on parlera désormais de «formations», au lieu de donner des médailles, on remettra des diplômes. On pourra justifier de continuer à faire la même chose, avec un argument de taille : chez les chasseurs, on se forme!

Des promesses de sanctions en cas d’écart. C’était comment avant?

Est évoquée «la nécessité d’interrompre les opérations de déterrage en cas de présence d’une espèce protégée». Encore heureux ! On comprend, pour ceux qui l’ignoraient, que ce n’était pas le cas dans l’arrêté actuel… Rappelons que 83% des Français souhaitent que soit interdite la chasse des animaux d’espèces «en mauvais état de conservation», et 77% pensent que c’est déjà le cas.

Le dernier changement est «la possibilité pour le préfet de suspendre ou retirer l’attestation de meute en cas de manquement grave aux prescriptions de l’arrêté». Diantre! Encore heureux (bis), c’est donc nouveau. Que se passait-il en cas de non-respect de l’arrêté? Rien visiblement. Des grands princes, ces chasseurs! Et qui va contrôler chaque meute dans chaque pré?

Pour les renards et les blaireaux qui ne demandent qu’à vivre en paix, comme nous, prenez part à cette consultation publique, prenez le temps de donner votre avis
sur ce projet d’arrêté du Ministère, soufflé par les chasseurs!

Conseils:

  • Pas de copiés-collés, ils ne sont pas pris en compte. 
  • Pas de messages injurieux
  • Pas de messages trop généraux demandant l’abolition pure et simple de la vénerie sous terre

Aide pour argumenter (attention, sans copiés-collés, utilisez vos propres mots):

Cruauté:

  • C’est le mode de chasse le plus cruel d’Europe
  • Pour des raisons évidentes de maltraitance aux animaux, tous les autres pays européens ont interdit la pratique de la vénerie sous terre sur leur territoire
  • La capture, avant mise à mort de l’animal (ou de sa famille entière) prend des heures, maltraitant les individus chassés (blaireaux, renards…) et les chiens utilisés par les chasseurs


Biologie:

  • Cette pratique se déroule y compris en période de reproduction et d’élevage des jeunes
  • Les blaireaux, dont l’espèce est considérée comme du gibier, « bénéficient » dans ce projet d’une période complémentaire permettant aux chasseurs de les déterrer en période de reproduction. Cette mesure n’existe que pour leur espèce ! 
  • Les renards sont traqués également toute l’année, leur espèce passant du statut de gibier à celui de «susceptible d’occasionner des dommages », donc déterrables selon cette pratique, alors que les preuves de ces dommages manquent, qu’au contraire, leur présence permet de lutter contre la maladie de Lyme, et qu’ils régulent leur population sans besoin d’intervention des humains.
  • Les terriers de blaireaux, principalement, peuvent héberger des espèces protégées (Chat forestier, petit Rhinolophe, …). Le déterrage détruit une partie importante des terriers, anéantissant alors les habitats d’espèces protégées.

Inutilité de cette mesure:

  • Dans la majeure partie des pays européens (Irlande, Royaume-Uni, Portugal, Espagne, Italie, Hongrie, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas), les blaireaux sont classés comme espèce protégée. En Allemagne leur chasse n’est autorisée que trois mois dans l’année. La Suisse et le Liechtenstein ont interdit la pratique du déterrage sans que cela provoque de surabondance de la population des blaireaux, qui s’autorégulent très bien tous seuls.
Partager l'article