Mort de Mévy: l'heure des comptes a sonné
Le 11 avril se tenait une nouvelle audience pour faire toute la lumière sur les derniers instants de la tigresse Mévy, lâchement abattue le 24 novembre 2017 par son dresseur au fond d’une impasse parisienne.
Les séances s’enchaînent au Tribunal de Grande Instance de Paris. Pour défendre la mémoire et les droits de la jeune tigresse Mévy par-delà sa mise à mort, et dans le cadre de notre citation directe pour atteinte volontaire à la vie d’un animal, nous avons déjà participé à deux audiences cette année. La seconde a eu lieu ce 11 avril 2019.
Mobiles mercantiles
Pour rappel, alors que notre dépôt de plainte en 2017, aussitôt après les faits, avait honteusement été classé sans suite, nous avons engagé des poursuites directes contre le propriétaire du cirque Bormann qui détenait le félin, l’a laissé s’échapper et préféré l’abattre à l’abri des regards plutôt que le tenir en joue jusqu’à l’arrivée de renforts qui auraient permis sa capture.
Lors de l’audience du 11 avril, notre avocate a pu faire résonner la voix de Mévy et apporter de nombreux éléments incriminant son propriétaire. Elle a notamment souligné que si le dresseur avait choisi de tuer la tigresse, c’est uniquement pour des histoires de gros sous. Le cirque venait en effet de s’installer dans le 15ème arrondissement. Avec Mévy en fuite, il risquait de perdre son emplacement, d’être poursuivi pour délits. Alors il a préféré tirer, éliminer ce témoin gênant, plutôt que d’attendre une intervention extérieure… Et commettre l’irréparable.
Une vie n’a pas de prix
Qui s’en soucie? Depuis ce drame, le cirque poursuit tranquillement ses représentations, et engrange les recettes. Pourtant, cette tigresse était unique, irremplaçable. Sa valeur, comme celle de chaque être vivant, se situait dans une toute autre dimension que le champ patrimonial, pécuniaire. Elle était un individu, elle était dotée d’un souffle, elle éprouvait des émotions, des sentiments et disposait également d’une grande intelligence.
Aujourd’hui, elle ne respire plus. Celui qui – de son propre aveu – l’avait « biberonnée » petite, celui qui l’avait privée de sa liberté pour en faire sa chose, celui qui l’avait laissée s’échapper par négligence, celui-là même l’a tuée, sans hésiter, de trois balles, alors qu’elle se tenait prostrée au fond d’une voie sans issue. Nous ne pouvons fermer les yeux. À défaut de pouvoir sauver Mévy, nous nous battrons jusqu’au bout pour la représenter, nous assisterons à autant d’audiences qu’il le faudra pour plaider sa cause… Et que celle-ci finisse par être entendue!
Ce 11 avril avait lieu au Tribunal de grande instance de Paris, l’audience pour Mévy suite à notre citation directe pour atteinte volontaire à la vie d’un animal #CirquesSansAnimaux. A dérouler ⤵️
— One Voice (@onevoiceanimal) 11 avril 2019