Au chenil des «Chiens aboyants», la sanction est électrique

Au chenil des «Chiens aboyants», la sanction est électrique

Chasse
03.07.2020
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One Voice a porté plainte contre Monsieur J. dont les chiens « de chasse » portent des colliers électriques trafiqués en continu.

À la suite d’une nouvelle enquête, One Voice a porté plainte contre Monsieur J. dont les chiens « de chasse » portent des colliers électriques trafiqués en continu.

Après le signalement donné par l’un de nos lanceurs d’alerte, les enquêteurs de One Voice ont mené une nouvelle investigation dans le milieu de la chasse, cette fois dans l’Hérault.
Au chenil des « Chiens aboyants »,  le silence est de mise. Les enclos sont proprets, les animaux presque timides. Nos enquêteurs en ont ramené de nombreuses images qui nous ont permis de comprendre pourquoi…
Ici, il y a treize chiens, dont des femelles gravides et une mère avec sa portée. Pourtant, nulle appellation d’élevage malgré la réglementation qui, encore une fois, n’est pas appliquée lorsqu’il s’agit de protéger les chiens destinés à la chasse. Un scandale qui doit cesser !

La propreté n’est pas un critère suffisant

Le sol est plutôt propre mais en fait inadapté. Les dalles bétonnées sont abrasives et ne permettent pas l’évacuation de l’urine et autres effluents. Les chiens doivent pourtant se coucher à même le sol.
Toutes les niches ne se valent pas. Certaines ne sont pas conformes voire étanches ! Fûts en plastique, tôles… voilà de quoi sont constitués les abris de la plupart des chiens, parfois en quantité insuffisante au regard du nombre de chiens dans certains enclos.

Été comme hiver, rien pour se protéger

Dans les niches non plus il n’y a pas de litière, pas même l’hiver alors qu’elles ne sont pas orientées vers le sud. Pourtant, dans la région, il y a de la neige ! Chaleur l’été, humidité et froid l’hiver… et des enclos trop petits. Voilà ce que subissent ces chiens soumis aux éléments. D’ailleurs, l’un d’eux a de sérieux problèmes de peau sur les pattes qui ne semblent pas traités.

Le silence

Mais ce qui impressionne le plus lorsque l’on regarde les images de nos enquêteurs, c’est le quasi-silence qui y règne. Un inconnu qui pénètre dans un chenil devrait susciter un concert d’aboiements. Ici, au contraire, les chiens observent, apeurés, sans émettre un son. C’est qu’ici, aboyer c’est souffrir. Onze chiens portent un véritable instrument de torture autour du cou : un boîtier équipé de deux électrodes qui leur envoient un choc électrique en cas de vocalisation ! Pire encore, celui-ci a été trafiqué par Monsieur J. Un fil métallique a été ajouté pour accentuer encore la douleur. Alors ils se taisent.

L’usage d’un collier électrique est dangereux

Les colliers électriques sont déjà interdits dans de nombreux pays : l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche, le Pays de Galles, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Slovénie, l’Écosse et l’Angleterre.
One Voice se bat pour l’interdiction en France de ces dispositifs cruels et dangereux qui peuvent notamment provoquer :

  • des contractions musculaires ;
  • des brûlures ; 
  • une tétanisation des muscles respiratoires pouvant causer la mort par asphyxie ; 
  • une fibrillation ventriculaire.

Pour les chiens de ce chenil, toute vocalisation est inhibée en permanence. Cela veut dire qu’ils ne peuvent même pas communiquer entre eux normalement… Décidément, il ne fait pas bon être un chien de chasse. On est bien loin de l’image du chien gambadant dans la forêt à laquelle certains chasseurs veulent nous faire croire ! One Voice a porté plainte et demandé une saisie conservatoire pour qu’ils soient placés en sécurité au plus vite. Ce déni de protection des chiens exploités pour la chasse doit cesser. Ils ne sont en rien différents de ceux qui nous tiennent compagnie et doivent bénéficier de la même protection.

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