À vie dans une cage de cirque rouge sang : Eliott, le lion blanc mutilé
Depuis la fin du confinement, nous recevons de nombreux signalements de cirques détenant des animaux dans des conditions innommables. Jon, ainsi que Hannah, Patti, Céleste et Marli ne sont pas des cas isolés. Le cirque Amar, resté à Corbas près de Lyon de longs mois, et plus récemment installé à Belley dans l’Ain, a attiré notre attention à divers titres. Il détient un lion blanc : Eliott. Dans les cirques, souvent, les lions ne participent pas au spectacle et ne servent qu’à la reproduction, ce qui est totalement illégal. Tant que les spectacles n’avaient pas repris, le doute subsistait. Mais nos enquêteurs se sont rendus sur place, et nous avons porté plainte.
À chaque visite, la « cage de détente », dans laquelle Eliott et les cinq lionnes exploitées pour le spectacle devraient passer au minimum quatre heures quotidiennes, restait désespérément vide. En mai, en juin, en juillet, à Corbas comme à Belley.
À l’isolement dans une cage brûlante
En ce moment, dans les environs de Lyon, la température frôle les quarante degrés à l’ombre, et les camions sont irrespirables. Ce lion, isolé de son groupe dans une cage, est maintenu en plein soleil sur une plaque de métal brûlante. Des images de la cage de remorque, grillagée sur le haut, minuscule, dans laquelle il est contraint de passer l’intégralité de son temps, le prouvent… Les circassiens disent qu’Eliott est un lion blanc. Difficile de le savoir, car ils le cachent. Et pour cause : il est illégal de détenir un animal sauvage qui ne participerait pas au spectacle.
Une cage de détente désespérément vide
Bien entendu, les dresseurs du cirque Amar plaideront qu’ils profitent de cette cage de détente uniquement quand nous ne sommes pas là, ou sortiront les lions opportunément au moment de la visite de journalistes, pour prouver par l’exception qu’il s’agit d’une règle générale. Mais à Nice (Lechmee) comme à Varès (Baby) ou à Beauvais (10 tigres dans un camion), les animaux ne sortent que pour assurer les intérêts de leurs propriétaires.
Manque de soins, entretien des trafics
La queue coupée, son espace vital restreint à moins du minimum réglementaire, Eliott n’a aucun espoir de voir autre chose de la vie. La route, des parkings et toujours les barreaux des cages. Aux yeux des circassiens, qui gardent des lions dans ces conditions pour leur plus grand malheur, il est utile pour sa semence et uniquement pour cela. Ces animaux sont pour eux la garantie de la pérennité de leur activité, et pour nous un élément de preuve de l’élevage illégal et des trafics de faune sauvage qui ont cours dans notre pays. Mais comment peut-on autoriser la détention dans de telles conditions, d’animaux qui dans la nature sont déjà la cible de toutes sortes de dangers (on se souvient de Cecil)?
Des fauves humiliés… jusqu’à craquer?
Les lionnes, en plus de servir également de reproductrices, doivent se soumettre au moment du spectacle. Combien de coups reçoivent-elles en coulisses pour accepter la domination d’un primate ? L’une d’elles est d’ailleurs particulièrement agressive vis-à-vis du dresseur. Sera-t-elle, comme Chirkane, abattue à la moindre expression de son tempérament naturel ?
Nous nous battons pour que les grands félins du cirque Amar soient arrachés à ce sort terrible, et avons porté plainte afin que ce lion mutilé soit saisi par la justice au plus vite et nous soit confié.
A en croire la DDPP du Rhône, aller dehors, se baigner… est à la convenance d’Eliott et des lionnes ⤵️
Pourtant à chacun de nos passages, la cage de détente était vide, la trappe fréquemment fermée, quant à l’«espace aquatique»?… #CirquesSansAnimaux #WorldLionDay https://t.co/VWEB4tr3LB pic.twitter.com/cT07ytVIfs— One Voice (@onevoiceanimal) August 10, 2020