Covid19 et visons, la nouvelle enquête vidéo diffusée par la LAV

Covid19 et visons, la nouvelle enquête vidéo diffusée par la LAV

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09.11.2020
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Nouvelle enquête de notre partenaire italien : les règles «anti-Covid» sont violées au sein des élevages italiens de visons. La LAV en appelle au ministre de la Santé et aux présidents des régions concernées.

Nouvelle enquête de notre partenaire italien au sein de la Fur Free Alliance, les règles «anti-Covid» sont violées au sein des élevages italiens. On note une absence systématique d’équipements de protection individuels pour professionnels (EPI) chez les opérateurs, même dans l’élevage de Crémone qui compte des animaux déjà positifs au virus – animaux souffrants et blessés qui côtoient des animaux morts. La LAV en appelle au ministre de la Santé et aux présidents des régions de Lombardie, Vénétie, Émilie-Romagne et Abruzzes : «Ces exploitations sont des réservoirs à coronavirus. Vous devez les fermer immédiatement.»

La LAV rend compte des violations des règles de biosécurité visant à contrer la pandémie de coronavirus SRAS-CoV-2 dans les élevages de visons italiens en diffusant des images exclusives, notamment de l’élevage de Crémone détenu par le président de l’Association des éleveurs de visons. C’est dans cet élevage qu’en août dernier furent relevés les premiers cas documentés de visons positifs au coronavirus en Italie. Pour cette raison, il avait été soumis à une surveillance sanitaire particulière qui, à l’évidence, n’est pas toujours respectée.

Ces images d’Italie visent à attirer l’attention des institutions et des citoyens sur la nécessité de fermer immédiatement et définitivement ces élevages qui, en plus de causer de graves souffrances aux animaux, sont de véritables réservoirs à coronavirus.

Les nouvelles vidéos publiées par la LAV en pleine urgence pandémique révèlent les conditions de privation et de manque d’hygiène auxquelles sont astreints des milliers de visons d’élevage entassés dans des cages en grillage métallique sales et minuscules et jusque par terre. Ces animaux semi-aquatiques sont privés de toute possibilité de se comporter de manière tant soit peu naturelle et ne peuvent ni grimper, ni creuser, ni nager. Nombre d’entre eux sont gravement blessés à la suite d’épisodes d’agression ou d’automutilation, et souffrent de stéréotypies. On relève même la présence d’animaux morts laissés dans les cages avec leurs congénères encore en vie. La nouvelle plainte vidéo s’enrichit d’un autre élément à charge : les opérateurs violent systématiquement les règles de biosécurité visant à éviter l’introduction du coronavirus dans les élevages.

«La sauvegarde de la santé publique, spécifiquement à cause de la nouvelle possibilité de propagation du coronavirus via les élevages de visons, ne saurait dépendre du bon vouloir des éleveurs de respecter les mesures de biosécurité. Le ministre de la Santé, Roberto Speranza, ainsi que les présidents de région Attilio Fontana, Luca Zaia, Stefano Bonaccini et Marco Marsilio, ont la responsabilité et le pouvoir de fermer ces véritables réservoirs à coronavirus»

déclare la LAV. Il existe huit élevages de visons en Italie : trois en Lombardie, dans les provinces de Brescia (Calvagese della Riviera) et de Crémone (Capralba et Capergnanica) ; deux en Vénétie, dans les provinces de Padoue (Villa del Conte) et de Venise (Scorzè) ; deux en Émilie-Romagne, dans les provinces de Forlì-Cesena (Galeata) et de Ravenne (Frazione San Marco) ; un dans les Abruzzes, dans la province de L’Aquila (Castel di Sangro).

Le nombre de visons dans les élevagee s’élève à plus de 60 000 individus qui, chaque année, naissent entre avril et mai pour être ensuite gazés pour leur fourrure entre décembre et janvier.
Le coronavirus se propage sans discontinuer dans les élevages de visons des Pays-Bas, du Danemark, d’Espagne, de Suède et des États-Unis. En août, il a infecté la ferme Capralba (Crémone) à la suite de tests de diagnostic sur des animaux après qu’un opérateur fut trouvé malade de la Covid-19.

En Europe, entre avril et octobre, on relève :

  • des flambées de Covid dans plus de 250 exploitations ;
  • plus de 6 millions de visons abattus selon la procédure d’urgence (c’est-à-dire par dérogation aux normes minimales du règlement CE/1099/2009 visant à assurer le moins de souffrance possible aux animaux lors de leur mise à mort), auxquels s’ajoutent 15 millions d’individus supplémentaires à la suite de la récente décision du Danemark d’abattre l’ensemble des visons d’élevage ;
  • au moins un millier de cas de contagion du vison à l’humain, documentés par séquençage du génome.

Les preuves scientifiques disponibles à ce jour confirment que l’humain est la première source d’introduction du virus dans ces élevages. Y trouvant des conditions particulièrement favorables (animaux sensibles à l’infection au coronavirus entassés par milliers dans très peu d’espace selon le principe de l’élevage intensif), SRAS-CoV-2 a pu se répliquer efficacement parmi des visons souvent asymptomatiques, a muté son génome (avec des caractéristiques typiques par rapport aux souches isolées dans la population humaine mondiale) et opéré un autre bond extra-spécifique en infectant à nouveau les humains.

En Italie, le ministère de la Santé (via les circulaires n° 11120 du 14 mai et n° 16241 du 21 juillet) a défini un « protocole vison » consistant en une enquête épidémiologique qui prévoit la réalisation de tests diagnostiques spécifiques (écouvillons) seulement à la suite de la manifestation de symptômes suspects d’infection ou d’une mortalité accrue.

Le « protocole vison » du ministère de la Santé italien, déjà limité en soi car inapte à intercepter les animaux asymptomatiques positifs, est ainsi encore affaibli du fait du non-respect des mesures de biosécurité dans la gestion ordinaire des animaux – mesures ayant justement pour but d’éviter le risque d’introduction du SRAS-CoV-2 dans les élevages et dont voici la liste :

  • Porter des EPI tels que gants, masques et lunettes de protection ;
  • Porter des vêtements de travail et des chaussures spéciaux pour le nettoyage de l’exploitation. Le changement de vêtements aura lieu dans une zone dédiée à cet usage (zone de filtrage). Les vêtements sales doivent être remplacés régulièrement ; 
  • Éviter autant que possible tout contact étroit avec les animaux en respectant la distance minimale (au moins un mètre) ; 
  • Placer les dénommées « douanes danoises » à l’entrée de la structure avec des chaussures spéciales pour chaque zone d’élevage ;
  • Placer des bacs sanitaires contenant des désinfectants virucides à l’entrée et à la sortie des abris devant les douanes danoises (solutions d’hypochlorite de sodium par exemple) ;
  • Lors des procédures quotidiennes de préparation et de distribution des aliments, afin de réduire la contamination, le personnel doit porter des EPI et réduire au maximum le temps entre la préparation et la distribution.

Les images diffusées par la LAV, prises dans des exploitations de visons italiennes, renseignent sur le non-respect total des mesures d’hygiène de base, augmentant ainsi le risque d’introduction du coronavirus dans les élevages intensifs d’animaux particulièrement sensibles à cette infection, et donc la possibilité de générer ses propres réservoirs à coronavirus.

Les Pays-Bas, ayant reconnu que les élevages de visons représentaient des risques pour la santé publique, ont décrété en août dernier leur fermeture définitive à partir de janvier 2021. De son côté, le Danemark a ordonné cette semaine l’abattage des 17 millions de visons présents dans ses 1139 exploitations afin d’éviter une nouvelle propagation du virus, lequel, mutant au sein de ces élevages, circule déjà dans la population humaine avec un génome différent de celui auquel se réfèrent tous les chercheurs internationaux pour le développement d’un vaccin.

Avec tous ces éléments portés à leur connaissance, le gouvernement italien et les régions continueront-ils d’ignorer le fait que les huit fermes italiennes sont de potentielles bombes à retardement compte tenu de leur rôle actif manifeste dans la transmission secondaire du virus à grande échelle et à long terme ?
La LAV a déjà lancé la pétition #EmergenzaVisoni
afin d’interdire les élevages d’animaux à fourrure. Cette interdiction aurait pour effet d’éviter le déclenchement de nouveaux cycles de « production » virale au sein d’exploitations qu’on ne peut qu’appeler aujourd’hui de véritables usines à virus.

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