Île de La Réunion : les tangues en urgence absolue

Île de La Réunion : les tangues en urgence absolue

Chasse
17.03.2022
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Le préfet de La Réunion autorise la chasse des tangues au mépris de la loi et des périodes de reproduction. Nous saisissons le tribunal administratif de St Denis.

Traqués au fond de leurs nids, selon la pratique de vénerie sous terre, les tangues, petits mammifères en déclin, ne devraient pas être chassés au-delà du 15 janvier. Mais le préfet de La Réunion n’a que faire de la loi, ni d’ailleurs du respect des périodes de reproduction. Nous avons déposé un référé en annulation. L’audience aura lieu le 22 mars au tribunal administratif de Saint-Denis.

Edit au 24 mars 2022

L’ordonnance de référé du 22 Mars 2022 rejette malheureusement notre demande de suspension. 
Les tangues seront abattus par les déterreurs cette année. 
En revanche, notre recours en annulation est toujours en cours.

Petit mammifère au museau pointu, le tangue ressemble au hérisson d’Europe et se roule en boule quand il a peur. Cet animal craintif aime à se cacher sous des tas de feuilles, près des grands arbres protecteurs. À La Réunion, il est hélas traqué sans pitié. En 2019 – à la suite d’une étude menée avec la Fédération départementale des chasseurs – , un article publié par l’Office français de la biodiversité atteste ainsi que si 100 000 tangues sont tués chaque année par les chasseurs, 150 000 sont massacrés par les braconniers et vendus au marché noir. Résultat : le tangue est aujourd’hui en déclin. Et si les autorités devraient s’attacher à le protéger, il n’en est rien. Les conclusions de l’étude sont pourtant on ne peut plus claires : les petits tangues naissent entre novembre et janvier, naissances qui peuvent aussi s’étaler jusqu’à fin mars, début avril. Or, le préfet de La Réunion vient de prendre un arrêté criminel, par lequel il définit la période de chasse des tangues du 16 février au 13 avril 2022. Au mépris le plus total des cycles de reproduction de cet animal, pourtant en train de disparaître.

Déterrés et attrapés vivants

Mais si le préfet se moque de préserver la biodiversité, il agit aussi en toute illégalité. Débusqués à l’aide de chiens, les tangues sont déterrés et attrapés vivants, selon la cruelle méthode de vénerie sous terre. Selon le Code de l’environnement, cette pratique est interdite au-delà du 15 janvier. Si nul n’est censé ignorer la loi, encore moins un représentant de l’État de droit, le préfet, lui, s’assoit dessus.

Une action en justice des plus urgentes

Face à un tel dédain des autorités devant le respect de la faune sauvage, nous avons déposé un recours en annulation contre l’arrêté du préfet de La Réunion. L’audience aura lieu le 22 mars au tribunal administratif de Saint-Denis. Pour les tangues, il y a urgence.

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