En Corrèze, pas de déterrage cet été, les blaireaux auront la vie sauve !

En Corrèze, pas de déterrage cet été, les blaireaux auront la vie sauve !

Chasse
03.06.2022
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L’arrêté préfectoral de Corrèze permettant la période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux vient d’être suspendu grâce à la procédure de One Voice.

Le tribunal administratif de Limoges vient d’ordonner la suspension en urgence de l’arrêté préfectoral de Corrèze qui prévoyait d’autoriser une période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux du 15 mai au 14 septembre. C’est une très belle victoire, qui permettra aux blaireautins de l’année de faire leurs premiers pas entourés de leurs parents, à l’abri du risque de se faire déloger et tuer par des déterreurs, entourés de chiens, comme nous n’avons de cesse de le dénoncer depuis notre enquête en infiltration.

À l’audience du 1er juin, nous faisions face à la préfecture de Corrèze. Les chasseurs, eux, n’étaient pas venus et n’avaient pas envoyé d’avocat non plus. Après le rapport du juge des référés, nous avons pu nous exprimer.

Oui, il y avait urgence pour les blaireaux de Corrèze

La première chose à souligner était de faire valoir l’urgence pour les blaireaux menacés de mort imminente. L’arrêté était du 11 mai, la requête avait été déposée le 13 et la date d’ouverture de la chasse complémentaire était le 15 mai, pour une audience deux semaines après, pendant lesquelles des blaireaux avaient déjà sans doute perdu la vie…

D’autant plus que la préfecture reconnaît elle-même qu’il est possible que des blaireautins, jeunes blaireaux ou blairelles dépendant encore de leurs parents, vivent dans les terriers à cette période. D’autre part, l’état de la population des blaireaux est incertain, à tel point que nous demandons leur classement en espèce protégée. Enfin, comme d’habitude, les bases sur lesquelles les dégâts sont attribués par la préfecture aux blaireaux sont pour le moins fragiles. Et d’autres animaux, dont l’espèce est protégée, peuvent se trouver dans les terriers, ce qui serait dramatique.

Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice :

«Les blaireaux sont des êtres intelligents, sociaux, ils ont un rôle essentiel dans les écosystèmes. Il est invraisemblable de les massacrer. Qui plus est d’une manière aussi barbare ! Nous l’avons bien démontré lors de notre infiltration d’un équipage.
Il n’y a aucune raison d’autoriser des périodes complémentaires pour ce loisir sanglant, à part arranger les chasseurs car le sol est plus meuble l’été, et ils manquent d’occupations. Or c’est la saison où les petits sont encore totalement dépendants de leurs parents. Une honte pour les autorités qui s’y compromettent par complaisance ! Nous soutenons qu’au contraire, il est nécessaire de protéger les blaireaux, comme c’est le cas dans de nombreux pays voisins, comme l’Angleterre, le Pays de Galles, les Pays-Bas, le Danemark, la Grèce et la Hongrie. »

Des arguments préfectoraux soufflés – comme toujours – par les chasseurs

Après que la préfecture a exprimé ses arguments, le président a posé des questions à son représentant sur la durée de la période de chasse (initiale et complémentaire) ; sur les dégâts occasionnés par les blaireaux spécifiquement, ce à quoi la préfecture a répondu en se retranchant derrière un graphique ; et sur son choix d’étendre l’arrêté à tout le département et non à une partie seulement du territoire.

Lâchée en rase campagne par les chasseurs, la préfecture n’a ni pu, ni su convaincre

Mais pour nous, l’important est que l’arrêté a été pris sur la base d’informations insuffisantes et lacunaires ! D’une part, à peine un tiers des collectivités territoriales a répondu à l’enquête de la fédération des chasseurs ; d’autre part, le graphique communiqué par la préfecture confirme que les dégâts qu’ils attribuent aux blaireaux sont en baisse ! Enfin, la préfecture n’a pas démontré l’absence d’autres solutions satisfaisantes en lieu et place de tuer encore et encore des animaux, par définition innocents.

Après cette audience, le juge des référés a donc décidé que les arguments de la préfecture ne tenaient pas la route : les chiffres étaient biaisés, et d’autres solutions devaient exister. En Corrèze, les blaireaux pourront donc passer tout l’été en paix.

Une très bonne nouvelle qui vient comme un point d’orgue prolonger la première Journée mondiale des blaireaux, célébrée mi-mai avec nos partenaires. Celle-ci fut l’occasion de sensibiliser le public à ces animaux bâtisseurs si sociaux et d’appeler à prendre part à trois pétitions que vous pouvez bien évidemment continuer à signer :

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