Enquête dans les fermes à fourrure finlandaises: réclamons la fin de la production et vente de fourrure en Europe !

Enquête dans les fermes à fourrure finlandaises: réclamons la fin de la production et vente de fourrure en Europe !

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20.01.2023
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Une vidéo choquante montrant des renards blessés, malades et cannibales dans des fermes à fourrure finlandaises sort au moment où plus d’un million de citoyens européens réclament l’interdiction du commerce de la fourrure dans l’UE.

Les associations Oikeutta eläimille et Humane Society International/Europe, partenaires de One Voice au sein de la Fur Free Alliance, sortent un film choc sur les fermes à fourrure finlandaises. On y voit des renards souffrant d’infections, aux yeux et aux oreilles enflés et suppurants, aux queues blessées et ensanglantées, aux pieds déformés et évasés. Le film montre également des « renards monstres » obèses, présentant d’énormes plis cutanés dus à la reproduction sélective, ainsi que des renardeaux dévorant leurs frères et sœurs décédés.

Ces images témoignent une fois de plus des souffrances inimaginables qu’endurent les animaux au nom de la mode, y compris dans un pays comme la Finlande où le commerce de la fourrure se vante du fait que près de la totalité de ses élevages de renards sont certifiés par le système SAGA Furs. Le programme garantit « le plus haut degré de bien-être animal » qui soit, mais les conditions de vie abominables des animaux exploités, largement documentées, racontent une tout autre histoire. La fourrure de renard en provenance de Finlande est utilisée par des marques telles que Fendi, Yves Salomon, Woolrich, Ermanno Scervino et Max Mara.

Le film sort alors que plus de 1,2 million de citoyens européens ont jusqu’à présent signé l’Initiative citoyenne européenne « Fur Free Europe » appelant la Commission européenne à interdire l’élevage et la vente de fourrure dans l’UE.

L’association finlandaise de protection animale Oikeutta eläimille a planté sa caméra dans six fermes à fourrure sélectionnées au hasard dans la région d’Ostrobotnie, à l’ouest de la Finlande, entre juin et novembre 2022.

«La majorité des Finlandais souhaitent la fermeture des élevages de fourrure, mais nos dirigeants ont échoué à mettre un terme à cette barbarie. Une interdiction à l’échelle européenne aiderait également les animaux d’autres pays membres, où la cupidité prime sur le bien-être animal. »Kristo Muurimaa, Oikeutta eläimille«La production de fourrure en France a cessé, grâce à la sensibilisation du public que nous avons assurée pendant des années à l’aide de nos enquêtes dans les fermes à visons du pays, et, enfin, à la loi de novembre 2021 qui garantit que ces élevages ne puissent pas renaître de leurs cendres. En Finlande, la production n’a pas été interdite, il est plus que temps ! L’interdiction de la vente de fourrure dans l’ensemble de l’Union européenne permettrait quant à elle d’affirmer un refus très clair des européens de se prêter au jeu des chaises musicales de la production mondialisée (celle-ci répercutée en Russie ou en Chine, les animaux y souffriront tout autant voire plus encore). »Muriel Arnal, présidente de One Voice «Il est totalement inacceptable que des millions d’animaux continuent de souffrir atrocement en Europe au nom de la mode. Comme le démontrent clairement les dernières images tournées dans ces fermes à fourrure finlandaises soi-disant éthiques, les animaux, enfermés dans des cages minuscules, mènent une existence misérable. Leurs conditions d’élevage sont si horribles que la plupart des consommateurs refusent la fourrure, comme en témoigne l’énorme soutien apporté à notre Initiative citoyenne européenne visant à interdire l’élevage et le commerce de fourrure dans l’ensemble de l’UE. Quatorze États membres montrent déjà la voie en prohibant les élevages. Seul un petit nombre de pays, dont la Finlande, permettent en effet à cette pratique de perdurer. Aujourd’hui, il est temps de l’interdire à l’échelle européenne et de reléguer une fois pour toutes ce commerce barbare aux oubliettes de l’histoire.»Dre Joanna Swabe, directrice principale des affaires publiques de la Humane Society International/Europe

Les faits :

  • Plus de 100 millions d’animaux sont tués chaque année dans le monde pour leur fourrure, ce qui équivaut à trois par seconde.
  • L’élevage d’animaux pour la fourrure a été interdit dans 19 pays européens (dont 14 sont des États membres de l’UE), dont les Pays-Bas, l’Autriche, la Belgique, la République tchèque, la Slovaquie, la Croatie, la Slovénie, le Luxembourg, Malte, l’Irlande, l’Estonie, la France, l’Italie et, plus récemment, la Lettonie, le 22 septembre 2022. Des discussions politiques relatives à son interdiction sont également en cours en Roumanie, Lituanie, Espagne et Pologne. Deux autres pays (Suisse et Allemagne) ont mis en place des réglementations si strictes que l’élevage d’animaux à fourrure a effectivement pris fin, et trois autres pays (Danemark, Suède et Hongrie) ont imposé des mesures qui ont mis un terme à l’élevage de certaines espèces.
  • Un nombre croissant de créateurs de mode et de détaillants abandonnent la fourrure. Rien que ces dernières années, Canada Goose, Oscar de la Renta, Valentino, Gucci, Burberry, Versace, Chanel, Prada et d’autres marques de renom ont fait part de leur renoncement à ce produit.
  • Le commerce de la fourrure en Finlande connaît un déclin financier dû à la fermeture de nombreuses fermes à fourrure et au fait que certains éleveurs européens se diversifient ou adoptent d’autres moyens de subsistance pour assurer leur avenir, tels que les panneaux solaires.

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