#SingesDeLabo : entre maltraitances tolérées, trafics avérés et risques sanitaires

#SingesDeLabo : entre maltraitances tolérées, trafics avérés et risques sanitaires

Expérimentation animale
27.11.2023
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À Maurice, les élevages ont le champ libre pour maltraiter les primates sans être inquiétés avant de les vendre aux laboratoires.

Violences, enclos bétonnés et cages minuscules. À force d’entendre dire que tout va bien chez les fournisseurs des laboratoires, les images de notre enquête au sein de l’un des plus importants d’entre eux paraissent surréalistes. Elles font pourtant écho à l’arrestation récente d’un membre du gouvernement cambodgien impliqué dans un trafic illégal – sans parler des risques sanitaires permanents liés à la captivité. One Voice demande la fin de ces pratiques.

À Maurice, au-delà de restrictions liées à l’évaluation de l’impact environnemental des installations, une loi adoptée en 2013 et renforcée en 2022 est censée protéger les animaux contre les actes de cruauté. Celle-ci interdit notamment de « traiter un animal d’une manière qui lui procure détresse, douleur ou souffrance » et de « le détenir ou le confiner dans une cage ou une structure similaire trop petite pour lui rendre possible ses mouvements naturels ».

Certaines situations filmées par nos enquêteurs cette année chez Noveprim sont en contradiction directe avec ce texte de loi.

Carte blanche et complicités

À vrai dire, aucune obligation légale n’impose aux sociétés implantées à Maurice de respecter la réglementation des pays importateurs. Et elles ne s’en embarrassent clairement pas. Même les cas les plus flagrants de cruauté (tels que l’élevage illégal de 250 macaques dans des conditions sordides, découvert au printemps dernier) ne semblent aboutir à aucune condamnation.

Quant à exporter un primate vers un établissement français, il faut simplement prouver que lui et ses parents ont été élevés en cage. Encore faudrait-il que cela puisse être attesté – au lieu de ne reposer que sur les affirmations des vendeurs.

Mais la motivation des pouvoirs publics à respecter la loi laisse à désirer. Ainsi, l’an dernier, le directeur du département de la vie sauvage et de la biodiversité du gouvernement cambodgien a été arrêté à New York. Il facilitait depuis plusieurs années un trafic illicite de macaques à longue queue capturés – une espèce très prisée par les équipes de recherche, au point qu’elle est jugée « en danger » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Tuberculose et massacres en masse

Et ce n’est pas fini. Alors que les primates libres souffrent rarement de maladies infectieuses graves, les facteurs de risque sont multipliés en captivité. Cela concerne les animaux eux-mêmes, mais aussi la population humaine via les zoonoses. C’est ainsi que récemment, des bactéries dangereuses ont été détectées aux États-Unis lors des contrôles sanitaires de singes et guenons en provenance (encore) du Cambodge.

Ce danger très concret explique que les élevages procèdent très régulièrement à des diagnostics qui consistent à injecter de la tuberculine dans la paupière et à observer son gonflement éventuel. D’après un employé de la structure, en cas de résultat positif, Noveprim tue tous les individus de la section concernée.

Finissons-en

C’est à se demander ce qui est censé prémunir les États membres de l’Union européenne contre ces maltraitances et ces massacres. Les établissements mauriciens et vietnamiens qui approvisionnent la France font-ils mieux que leurs homologues cambodgiens ? Manifestement, d’après l’enquête de One Voice, la réponse est non.

C’est pourquoi nous vous invitons à signer notre pétition demandant l’interdiction des captures, la fermeture des élevages et la fin de l’expérimentation sur les macaques.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre rapport thématique et les données chiffrées année par année et espèce par espèce sur le site web dédié.

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