Python et cacatoès exhibés dans une boîte de nuit : One Voice porte plainte
Le 7 octobre 2023, la discothèque perpignanaise « Nova Club » a organisé une soirée « jungle ». Au programme : musique, danse, boissons alcoolisées et, au milieu de cette atmosphère électrique… un serpent et un perroquet exhibés comme attraction phare de l’événement, pris en photos et manipulés sans répit par la foule, en toute illégalité. Nous avons porté plainte et demandé que les deux animaux nous soient confiés.
Des êtres sentients pour attirer le chaland
Désorienté par les spots lumineux et le volume sonore qu’on peut attendre d’un groupe festif, un python birman albinos s’est retrouvé malgré lui au cœur d’une soirée dans laquelle il a été utilisé comme vulgaire produit d’appel. L’inscription « photos avec le serpent », en grosses lettres sur le prospectus de l’événement, annonçait déjà la couleur…
Les photos prises le 7 octobre dernier n’ont malheureusement pas démenti l’exploitation honteuse que laissait présager ce programme. Le grand reptile s’est vu présenté à bout de bras par une, voire deux personnes, pendant de longs moments, pour que les noctambules puissent être photographiés à côté de lui, certains allant même jusqu’à le tripoter.
Et il n’a pas été le seul à être manipulé et montré comme un objet curieux dans cet environnement hostile : un cacatoès aux yeux bleus a lui aussi fait les frais de l’éthique douteuse des patrons comme des dresseurs, forcé à passer d’épaule en épaule pour amuser des clients vraisemblablement ivres, au risque de tout débordement ou accident.
La loi change, pas les pratiques, devenues illégales
Comme si plonger ces animaux dans un état de stress avancé en les exposant à autant de stimuli à la fois ne suffisait pas, ces actes sont illégaux. Depuis le 1er décembre 2021, la loi contre la maltraitance animale interdit la présentation d’animaux, qu’ils soient considérés comme domestiques ou non, en discothèque.
Presque deux ans plus tard, les rares mesures claires de ce texte à être entrées en vigueur ne sont même pas respectées ! Rien n’a changé depuis que l’ours Micha a servi d’attraction dans un restaurant parisien pour la Saint-Valentin en 2018 ou qu’un lionceau a été livré à la foule dans une boîte de nuit de Deauville en 2019.
Une fois de plus, nous prenons la défense de ces êtres sensibles traités comme de simples jouets et déposons plainte devant le tribunal judiciaire de Perpignan. Nous demandons également au préfet des Pyrénées-Orientales que le serpent et le perroquet victimes de la bêtise des patrons de l’établissement et de la cupidité cynique des dresseurs nous soient remis au plus vite pour que leur calvaire cesse.