Procès en appel à Agen : élevage ou trafic ?

Procès en appel à Agen : élevage ou trafic ?

18.11.2016
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Le procès en appel du 28 novembre prochain à Agen tranchera sur le cas d’une éleveuse aux pratiques frauduleuses. One Voice espère un jugement exemplaire. 37 chats, 19 chiens et 7 chiots, tous dans un état déplorable, avaient été saisis dans son élevage en février 2015.

Le procès en appel du 28 novembre prochain à Agen tranchera sur le cas d’une éleveuse aux pratiques frauduleuses. One Voice espère un jugement exemplaire. 37 chats, 19 chiens et 7 chiots, tous dans un état déplorable, avaient été saisis dans son élevage en février 2015.

Dans cet élevage du Lot-et-Garonne, c’est d’abord l’odeur d’ammoniaque qui prend à la gorge. Le sol est jonché d’excréments. Les chats sont entassés dans de petits enclos de fortune, voire des cages à lapin, dénués de tout confort au point que des stéréotypies ont été observées. Un certain nombre d’entre eux s’avèrent dépourvus de papiers et d’origine douteuse. Des chiens sont également présents. Une chienne et ses petits sont enfermés dans le noir, dans une cave. Une autre dans un garage. Un chien est dans un véhicule, dans le jardin. Tous les animaux sont malades, aucun n’est soigné. Tous ne survivront pas. Des ossements calcinés seront aussi retrouvés dans un incinérateur. Pire encore, un chiot mourant sera découvert dans un sac en plastique…

Cette affaire, conjointe à une autre toujours en cours d’instruction en Dordogne, a choqué même les autorités. Frédérique Dubost, Procureure de l’un des départements concernés, s’y est fortement impliquée. Lors des deux saisies réalisées en février 2015, l’état des lieux et des animaux était catastrophique. Le procès-verbal du jugement en première instance, qui reprend les constations effectuées lors des perquisitions, fait état de « l’état sanitaire déplorable » des 63 animaux saisis, qui « présentaient tous des pathologies imputables à de mauvais traitements, des défauts de soins ainsi qu’à des dénutritions et déshydratations ».

Depuis 2007, l’éleveuse était mise en demeure de rendre ses installations conformes à la législation. Mais le travail des enquêteurs et du réseau d’informateurs et d’enquêteurs de la Cellule Zoé a permis de révéler que c’était loin d’être le cas, donnant à One Voice les éléments nécessaires à l’organisation de deux saisies, certains animaux s’étant avérés non transportables à l’issue de la première.

Lors du procès en première instance, l’éleveuse a été condamnée pour mauvais traitements envers un animal, privation de soins, privation de nourriture et d’abreuvement, à une peine de prison avec sursis, ainsi qu’à une interdiction d’exercer de 5 ans et diverses amendes.

One Voice espère vivement que le tribunal d’Agen confirmera cette sentence lors de l’audience en appel. La condamnation doit être exemplaire. Chats et chiens ne sont pas des produits que l’on peut stocker : ce sont des individus qui ont besoin que l’on respecte leur dignité. Ils ne devraient même pas faire l’objet d’un marché.

Muriel Arnal, présidente de One Voice, déclare : «Cet élevage est symptomatique de la déviance d’une pratique. Nos animaux de compagnie peuvent-ils continuer de faire l’objet d’un commerce? D’un marché? Cette question doit être reconsidérée d’urgence et en profondeur. Là où il y a vente, là où il y a profit, il y a exploitation, et il ne peut y avoir de dignité pour les animaux.»

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