NON à l’assouplissement des tirs de loups : participons en nombre à la consultation publique !
Un nouveau projet d’arrêté contre les loups visant à assouplir encore plus (oui, c’est possible) le recours aux tirs létaux et modifiant l’arrêté du 21 février 2024 est actuellement soumis à la consultation publique.
Au menu : une liberté débridée accordée aux louvetiers et la mauvaise foi obstinée du gouvernement sur la « non-protégeabilité » des troupeaux bovins et équins.
Nous vous détaillons ci-dessous les arguments à reprendre à votre compte pour dénoncer ces modifications délirantes et mortifères. Opposez-vous en participant à la consultation publique en ligne !
À l’heure où l’on constate une stagnation des populations de loups en France, l’assouplissement perpétuel de la politique d’abattage à leur encontre constitue une véritable menace pour leur état de conservation. Hélas, un nouveau projet d’arrêté modifiant celui du 21 février 2024 vise à s’acharner encore davantage sur eux.
L’annonce de l’estimation de la population de loups en décembre 2024 a confirmé que les modalités de mise en œuvre de leur « gestion » ne répondaient en aucun cas aux objectifs de baisse de prédation. En effet, depuis 2017, alors que la population lupine connaissait une forte croissance, le nombre de prédations qui lui était attribué s’est stabilisé. Il n’y a donc aucun lien entre le nombre de loups et celui des attaques, mais qu’importe puisque l’État veut plaire à ceux qui souhaitent les voir disparaître, alors que 82 % des Français considèrent que les canidés jouent un rôle prépondérant dans l’équilibre de l’écosystème.
La perfidie d’un ministère qui n’a de l’Écologie que le nom est telle qu’il n’a même pas attendu que l’avis du Conseil national de protection de la nature (CNPN) sur le projet d’arrêté (défavorable, cela va de soi) soit publié et accessible à tous pour dévoiler son effroyable « brouillon » infondé techniquement et scientifiquement, comme les précédents. Cela a manifestement privé le public d’une possibilité d’appréhender les conséquences de ces changements sur la biodiversité.
L’hypocrisie du gouvernement sur la « non-protégeabilité » des troupeaux de vaches et de chevaux
Malgré les retours d’expérience positifs d’autres pays, l’État français clame encore une fois haut et fort que les vaches et chevaux (quid des ânes, soit dit en passant ?) ne sont pas protégeables.
L’administration estime encore qu’à ce jour, il n’existe pas de référentiel de protection ayant fait ses preuves pour ces animaux. Pourtant :
- Il lui appartient de créer un tel référentiel.
- L’efficacité de la plupart des mesures de protection mises en œuvre pour ce type de cheptel a été prouvée dans les autres pays européens exposés à la prédation des loups.
- Il résulte de ces constats que l’absence de validation d’un schéma de protection pour ces animaux d’élevage ne résulte pas de l’absence de mesures efficaces, mais bien de l’absence d’initiative visant à élaborer un tel référentiel.
Les modifications apportées à l’article 6 de l’arrêté ministériel du 21 février 2024 ne sont ni justifiées, ni pertinentes :
- L’arrêté ne donne pas de véritable définition exhaustive ni de critères permettant d’apprécier les « moyens de réduction de la vulnérabilité du troupeau » sur lesquels devra pourtant reposer l’appréciation par le préfet de département du caractère protégeable ou non d’un troupeau.
- Le texte ne contient aucune précision permettant de différencier les mesures de réduction de vulnérabilité des troupeaux des mesures de protection.
Un silence problématique de l’arrêté sur l’appréciation effective de la « non-protégeabilité » des troupeaux par les préfets :
- Le projet ne précise pas la forme que prendra l’attestation par le préfet de département des « démarches engagées en matière de réduction de vulnérabilité » des troupeaux bovins ou équins.
- Il n’est pas non plus annoncé quelle entité réalisera l’analyse technico-économique « territoriale ». Le CNPN dans son avis du 17 décembre 2024, recommande qu’elle soit confiée à des organismes indépendants plutôt qu’à des « organisations agricoles affichant par principe la non-protégeabilité des troupeaux de bovins sans fondement technique ou scientifique. »
- Un manque de précision d’autant plus inquiétant que les préfets ont pour vilaine habitude de ne pas systématiquement (soyons honnêtes, plutôt rarement) apporter la preuve de l’analyse technico-économique les menant à considérer un troupeau comme étant non-protégeable.
Des louvetiers libres de disposer du corps des loups tués
La récupération de la dépouille des loups par l’OFB garantit au moins le contrôle de l’exercice des tirs létaux en toute légalité (effectués sur un pâturage bénéficiant d’une autorisation de tir, présence effective d’un troupeau, distances de tir, mesures de protection en œuvre au moment des tirs, etc.). Or le gouvernement souhaite confier cette mission cruciale aux louvetiers, des bénévoles au contact des chasseurs locaux. Sur un sujet aussi sensible, il est irresponsable de leur attribuer cette faculté, quand on sait que cela pourrait déclencher des conflits d’intérêts.
- La mission de contrôle de la légalité des tirs par la récupération de la dépouille devrait incomber seulement à l’OFB, afin d’éviter tout conflit d’intérêts.
- Comme le souligne le CNPN, le contenu exact de cette tâche n’est pas explicité. Or, il est important de rappeler que l’exploitation des informations à des fins scientifiques doit être exclusivement réservée à l’OFB.
En résumé, de nouvelles mesures toutes moins claires les unes que les autres, donnant encore du grain à moudre aux détracteurs de ces somptueux animaux.
Exprimez votre soutien indéfectible aux loups au plus vite en participant à la consultation, ils en ont grand besoin !