

Mort de Caramelles : les 16 chasseurs enfin condamnés !
Nous avons une pensée émue pour Caramelles alors que les chasseurs qui l’ont tuée sont enfin reconnus coupables. Ils avaient sciemment pénétré dans une zone interdite à la chasse et provoqué sa mort en novembre 2021. La justice est enfin accordée à cette mère, dont la mort avait laissé deux orphelins. Mais quel avenir pour les ours dans les Pyrénées ?
Deux jours de procès les 18 et 19 mars derniers : inédit pour une affaire de protection animale ! Il n’en fallait pas moins pour juger les 16 chasseurs responsables de la mort de Caramelles. Leurs imprudences successives et leur laxisme ont conduit à l’irréparable : la mort d’une ourse, tuée lors d’une battue illégale en plein cœur d’une réserve de chasse et de faune sauvage.
Une invasion du territoire de l’ourse et de ses petits
Le 20 novembre 2021, tous les signes montraient aux chasseurs qu’ils se trouvaient dans une zone interdite d’accès. Un endroit où tout le monde savait que Caramelles avait élu domicile avec ses oursons. L’été précédant cette catastrophe, des touristes s’y bousculaient. Comment les coupables peuvent-ils dès lors prétendre ne pas savoir où se trouvait cette mère attentive ?
Et pourtant, en bafouant allègrement le peu de règles encadrant leur loisir, ils ont empiété sur son territoire. Le tireur qui s’est retrouvé face à l’ourse n’aurait pas dû être là. Par son imprudence, il a mis cette famille en danger, mais également lui-même. Caramelles l’a blessé en cherchant à protéger ses bébés. Elle est morte sous les balles, tout comme sa mère Melba, en Haute-Garonne il y a 28 ans. Aujourd’hui, les 16 braconniers sont condamnés pour avoir délibérément traqué des animaux dans une réserve.
Une décision exemplaire et coercitive, appelant à une responsabilisation des chasseurs
Ce 6 mai 2025, le tribunal a reconnu les négligences successives des accusés causant ce drame. L’homme qui a abattu Caramelles écope de quatre mois de prison avec sursis. Son permis de chasse lui est retiré temporairement, tout comme ceux de deux autres prévenus.. Tous les autres sont condamnés à des peines d’amende, et pour certains à la confiscation de leurs armes. Nous n’en attendions pas moins et souhaitons que le droit soit ferme vis-à-vis de ceux qui nuisent à la vie des ours, comme la justice espagnole nous l’a montré récemment en condamnant à la prison ferme un chasseur pour des faits similaires.
Les condamnés sont nés avant la honte et vont faire appel. Nous les retrouverons à nouveau pour défendre Caramelles.
Il est temps de laisser les ours en paix, de chaque côté des Pyrénées, comme 8 Français sur 10 le réclament (sondage Ipsos/One Voice, novembre 2024). L’État, grand absent du procès, doit s’activer pour protéger ceux qui peuplent nos montagnes, et que lui-même a « réintroduits ». L’acharnement doit cesser, qu’il s’agisse de tirs d’effarouchement, de braconnage ou de chasseurs malintentionnés.