Lois « agriculture » : le Parlement déroule le tapis rouge à la destruction de l’environnement Lois « agriculture » : le Parlement déroule le tapis rouge à la destruction de l’environnement

Lois « agriculture » : le Parlement déroule le tapis rouge à la destruction de l’environnement

Habitat naturel
07.02.2025
France
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Réintroduction des néonicotinoïdes, facilitation de l’ouverture d’élevages intensifs et des atteintes aux espèces protégées… Avec la proposition de loi visant à « lever les contraintes au métier d’agriculteur », qui arrive à l’Assemblée nationale, le Sénat tire à boulets rouges sur les animaux et la nature. Une régression inédite sous la pression des syndicats agricoles. En parallèle, le projet de « loi d’orientation agricole » prévoit tout simplement une immunité pénale pour ceux qui s’en prendront à des espèces protégées. Face à ce déchaînement inouï, il est encore temps de dire stop ! 

Réautorisation des néonicotinoïdes : massacre autorisé de la biodiversité

Le 27 janvier, le Sénat a signé l’arrêt de mort de millions de pollinisateurs en permettant le retour d’une substance néonicotinoïde, qui pourra même être pulvérisée… par drônes. Alors qu’une première série de dérogations avait été annulée par le Conseil d’État en 2023, les sénateurs s’acharnent. Si les difficultés des agriculteurs sont réelles, la réintroduction de ces pesticides qui détruisent la biodiversité n’apportera aucune solution durable. Bien au contraire : tuer les pollinisateurs, les insectes et les oiseaux, c’est détruire l’agriculture, et donc les agriculteurs.

La sixième extinction de masse des espèces a commencé, mais les élus choisissent ainsi délibérément de s’aligner sur les lobbies de l’agriculture intensive au nom d’une idéologie anti-écologie criminelle et court-termiste. Plutôt que d’écouter la science et d’investir massivement dans les solutions alternatives aux néonicotinoïdes respectueuses des écosystèmes, ils préfèrent voter un texte arriéré qui frise l’obscurantisme en revenant sur l’interdiction prévue par la loi de 2016. 

Élevages, espèces protégées… Le Parlement sort la sulfateuse contre les animaux

Comme si tuer les abeilles ne suffisait pas, les sénateurs veulent faciliter les projets d’élevages intensifs. Jusqu’à présent, les agriculteurs qui construisaient des bâtiments destinés à parquer des milliers d’animaux avant de les envoyer au massacre devaient venir présenter leur projet aux habitants. C’est peu dire qu’ils étaient mal accueillis. Mais plutôt que de s’interroger sur les causes de ce rejet, le texte propose simplement de … supprimer ces réunions publiques.

Pour couronner le tout, des individus d’espèces protégées n’auront pas intérêt à se trouver sur le lieu de construction des « méga-bassines », ces gigantesques retenues d’eau qui assèchent les nappes phréatiques pour maintenir coûte que coûte un modèle agricole qui détruit le vivant. Ces projets seront considérés « d’intérêt public majeur », ce qui facilitera l’obtention de dérogations pour porter atteinte aux espèces protégées. Un coup de plus, alors qu’arrive au Sénat le projet de loi d’orientation agricole qui dépénalise tout simplement de nombreuses atteintes à ces espèces, faisant passer les peines de 3 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende à… 450, sans procès. Nous nous joignons aux associations de protection de la nature qui dénoncent ce texte rétrograde et dangereux. 

Alors que les autorités déclarent la guerre aux animaux et à l’environnement, il est encore temps d’agir. One Voice part donc au front pour dire non à cette politique de la terre brûlée. Nous nous associons à de nombreuses organisations en signant la lettre ouverte de l’association Terre d’Abeilles. Comme nous, écrivez à vos députés pour les exhorter à revenir sur ces dispositions, et signez la pétition pour dire non à la dépénalisation de l’atteinte aux espèces protégées ! Et si ces textes venaient à être adoptés, nous nous tiendrons évidemment prêts pour les contester en justice.

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