Déterrage des blaireaux en Gironde : les chasseurs et la préfète déboutés

Déterrage des blaireaux en Gironde : les chasseurs et la préfète déboutés

Chasse
05.04.2022
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Victoire pour les blaireaux : le tribunal administratif de Bordeaux a rendu illégale l'ouverture de la chasse complémentaire de vénerie sous terre à l'été 2021.

En mai 2021, la préfète de Gironde autorisait les chasseurs à bénéficier d’une large période complémentaire pour déterrer les blaireaux. Nous avions attaqué cette décision. Le tribunal administratif de Bordeaux vient d’annuler cette décision, jugée illégale et dangereuse pour le renouvellement des populations.

Les chasseurs n’en ont jamais assez et ne cessent de réclamer des périodes d’ouverture complémentaire pour tuer notamment des petits qui ne sont pas encore sevrés. Le 7 mai 2021, au mépris flagrant du Code de l’environnement, la préfète de Gironde leur avait ainsi accordé la possibilité d’aller déterrer des blaireaux entre le 15 mai 2021 et le 14 septembre 2021. Pour éviter ce carnage, nous avions aussitôt déposé une requête en urgence. Le tribunal avait rejeté notre requête, estimant que la préfecture avait suffisamment encadré cette activité et que la vénerie sous terre en Gironde n’avait pas d’impact sur les populations de blaireaux. Et pourtant…

Un scénario qui se répète partout en France

Dans les documents que les chasseurs ont soumis au tribunal, on peut lire que les blaireaux n’auraient pas de prédateurs naturels, causeraient des dégâts sur les cultures et des collisions routières. Ils se proposaient donc de les éliminer et ainsi de « rendre service » à la population qui ne leur a en réalité rien demandé ! On le voit, cette rhétorique hypocrite est bien huilée et ce mauvais scénario se rejoue partout en France. Comme dans le Morbihan, en Saône-et-Loire et dans l’Ain, où des blaireaux sont à chaque fois en danger de mort.

Pour le seul plaisir des chasseurs

En Gironde comme ailleurs, la préfète s’est appuyée sur les données fournies par les chasseurs pour justifier sa décision. Outre que la méthode est discutable, ces données manquent de précisions. Quels sont les dégâts causés ? Sont-ils réellement le fait des blaireaux ? Si oui, où ? Combien ? Quels sont les impacts réels ? La préfecture n’a pas correctement justifié sa décision pour ordonner cette période de chasse complémentaire. 

Et nous posons la question : qui va contrôler les chasseurs ? Comment connaître les dégâts collatéraux qu’ils commettent, notamment sur des espèces protégées ? Pour cela, il faudrait une police indépendante de la chasse et une réforme radicale de ces pratiques barbares. On en est loin. Notre enquête le prouve. La vénerie sous terre est particulièrement violente et synonyme de mort cruelle pour, entre autres, de jeunes blaireaux.

Une victoire qui pointe l’illégalité des procédures

Avec cette victoire, nous n’avons pas pu empêcher le massacre des blaireaux de Gironde à l’été 2021. Mais la décision du tribunal administratif de Bordeaux a le mérite de mettre en lumière les manœuvres des chasseurs qui veulent en permanence allonger la saison de chasse par tous les moyens possibles. Oui, cette décision déclare illégales les tueries des chasseurs de fait, en complicité avec les services de l’État. Elle nous met du baume au cœur et fournit des arguments supplémentaires pour les combats futurs en faveur des blaireaux.

Vous pouvez continuer à signer notre pétition pour une réforme radicale de la chasse, qui comprend l’abolition de la vénerie sous terre !

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