Dénoncer l’exploitation industrielle des ours en chine
La Chine a créé les fermes à ours dans le but de réduire la menace qui pesait sur les populations sauvages. Force est de constater que loin d’endiguer le danger, ces fermes ont dopé un marché en pleine croissance, encourageant par la même la capture d’animaux sauvages sur son territoire, comme dans les pays voisins, soit pour alimenter ses fermes, soit pour répondre à une demande de plus en plus exigeante.
La Chine a créé les fermes à ours dans le but de réduire la menace qui pesait sur les populations sauvages. Force est de constater que loin d’endiguer le danger, ces fermes ont dopé un marché en pleine croissance, encourageant par la même la capture d’animaux sauvages sur son territoire, comme dans les pays voisins, soit pour alimenter ses fermes, soit pour répondre à une demande de plus en plus exigeante.
Photo : WSPA
Lors de l’implantation des fermes, 1 000 ours étaient capturés chaque année. La très difficile reproduction en captivité des ours et le fort taux de mortalité entraîné par l’extraction de la bile ont conduit les fermes à poursuivre leur approvisionnement dans la nature. En 1999, l’Union internationale pour la préservation de la nature estimait à 2 000 les ours en Chine, alors qu’ils étaient, selon les autorités chinoises, 46 530 individus en 1997 ! Le déclin des effectifs des ours à collier et des ours bruns est le plus notoire.
Un marché en pleine croissance
Avant que les fermes à ours ne soient créées, la médecine chinoise traditionnelle consommait chaque année 500 kg de bile. Dix ans après l’apparition des premières fermes à ours, la production dépassait les 7 000 kg de bile, dont 4 000 kg pour la seule consommation chinoise (Fam, 1999). Pour rentabiliser ces lieux de torture et toucher de nouveaux marchés, les fermes se sont lancées dans un marketing forcené. Shampoings, crèmes et même boissons, comme le vin proposé dans les aéroports internationaux chinois, intègrent de la bile d’ours sans qu’aucun effet bénéfique ne puisse être prouvé scientifiquement. Les consommateurs deviennent, en outre, de plus en en plus exigeants : ils veulent de la bile d’ours sauvage réputée plus efficace.
Des conditions de captivité inadéquates et cruelles
Les enquêtes et les études menées par des associations de défense des animaux et des médecins vétérinaires, tant chinois qu’étrangers, ont démontré, preuves à l’appui, l’inadaptation et la cruauté de l’élevage d’ours, notamment dans la majorité des fermes chinoises. L’ours ne s’adapte pas à la vie en cage : il s’automutile en cherchant un moyen d’en sortir. La taille des cages non adaptée à la morphologie des ours est source d’atrophies diverses. La séparation des oursons de leur mère avant l’âge de 2 à 3 ans entraîne soit la mort, soit des déficiences comportementales. La chirurgie liée à la pose des cathéters et des pompes à bile, la plupart du temps réalisée par des non professionnels, conduit au développement de nombreuses pathologies et le plus souvent à la mort…
Obtenir la suppression des fermes à ours
Poursuivre la traite de la bile d’ours dans ces conditions, et alors qu’il existe pas moins de 54 remèdes connus à base de plantes dont l’efficacité est reconnue par Earthcare et l’Association chinoise de médecine et de philosophie, est amorale et indigne de l’humanité. Par ses actions d’information, One Voice soutient l’action des associations qui, en Chine, plaident pour la classification des ours à collier en animal protégé de classe I, leur garantissant la pleine protection (ils représentent, avec les ours bruns, 95% des ours peuplant les fermes), et pour la fermeture des fermes, dont la plupart sont étatiques. Si le nombre des fermes tend à diminuer (247 en 1998 contre 601 en 1992), du fait essentiellement de leur concentration (75% du nombre total des ours sont détenus dans 27 grandes fermes), le nombre des ours captifs reste constant : environ 7 000 ours. Comme l’a souligné un éminent médecin, ces fermes sont « cruelles et inacceptables d’un point de vue éthique ».
Données extraites du rapport de Carol McKenna « L’exploitation de la bile d’ours en Chine »
Les enquêtes et les études menées par des associations de défense des animaux et des médecins vétérinaires, tant chinois qu’étrangers, ont démontré, preuves à l’appui, l’inadaptation et la cruauté de l’élevage d’ours, notamment dans la majorité des fermes chinoises.
MAUX D’ÉLEVAGE
Lors d’études menées sur des fermes chinoise, coréenne et vietnamienne (cf. Rapport de l’exploitation de la bile d’ours en Chine) et d’examens d’animaux sauvés des fermes, une longue liste des maux relevés par des médecins vétérinaires attestent de l’inadaptation des ours à l’élevage et de la cruauté de l’extraction de la bile d’ours :
- confinement extrême entraînant des blessures et des lésions sur les pattes,
- atrophie musculaire et déformations osseuses des quatre membres,
- déformation de la cage thoracique,
- graves lésions dues à la teigne, à la gale,
- incarnation de griffes trop longues dans les coussinets,
- comportements anormaux : stéréotypie, agressivité, irritation de la peau et des plaies, dents cassées sur les barreaux des cages, agitation anormale,
- infections et inflammations dues aux cathéters,
- maladies telles que grippes, pneumonies, gastroentérites, pancréatites, intoxications alimentaires, ostéoporose, anémie, calculs biliaires, péritonite…,
- taux de mortalité élevé : 50 à 60 % lors de l’introduction des cathéters ou peu de temps après,
- une espérance de vie ramenée à 10 ans, au lieu de 25 ans dans la nature,
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