Delphinariums : interdiction de la détention d’orques, reproduction des dauphins ?... Delphinariums : interdiction de la détention d’orques, reproduction des dauphins ?...

Delphinariums : interdiction de la détention d’orques, reproduction des dauphins ?...

Delphinariums
11.06.2024
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Dans les grandes lignes, la loi du 30 novembre 2021 promettait l’interdiction de détention de cétacés dans les parcs aquatiques ainsi que celle de leur reproduction à compter de 2026. Mais après les effets d’annonce, lorsqu’on se penche sur les astérisques, la réalité est tout autre. Les delphinariums peuvent continuer leurs activités dès lors que l’exploitation d’orques ou de dauphins relève de « programmes scientifiques ». Pourtant, presque trois ans après l’entrée en vigueur de la loi, ces termes ne sont toujours pas définis, laissant le champ libre à de multiples interprétations.

En attendant, le ministère de la Transition Écologique a ouvert une consultation publique jusqu’au 18 juin, avec un projet d’arrêté visant à fixer les caractéristiques générales et les règles de fonctionnement des établissements autorisés à héberger des spécimens vivants de cétacés.

Des progrès de façade

Si, sur la forme, le projet semble présenter certaines améliorations concernant le bien-être des orques et dauphins prisonniers de ces parcs, plusieurs dispositions restent critiquables.

La loi de 2021 interdit les spectacles de cétacés. Néanmoins, la définition de « spectacle » prévue dans le projet d’arrêté laisse la porte ouverte à des détournements.

« Est considérée comme spectacle la mise en scène à des fins de divertissement devant un public d’exercices réalisés sous la contrainte par des cétacés, ainsi que ceux ne correspondant ni à des comportements propres de l’espèce, ni à des intérêts pédagogiques, ni à des entraînements médicaux. »

Qu’est-ce qu’une « contrainte » ? Qu’est-ce qu’un « intérêt pédagogique » ?

Ce projet prévoit également d’autoriser la reproduction des dauphins sous conditions, notamment dans le cadre de la notion non définie de « programmes scientifiques ». Les parcs gardent donc la possibilité de renouveler et augmenter leurs « stocks », et perpétuer indéfiniment la reproduction de cette espèce dotée d’une intelligence et sensibilité extrêmes.

Une disposition à laquelle le Conseil national de la protection de la nature s’est opposé, soulignant que « la possibilité de continuer à détenir non seulement les animaux des espèces d’Orque et de Grand dauphin détenus antérieurement au 2 décembre 2026 mais aussi de permettre (sous réserve d’autorisation), de reproduire en captivité les grands dauphins dans le cadre de la réalisation de programmes scientifiques, est non seulement non justifiée mais constitue aussi une porte ouverte à l’accroissement du nombre d’animaux dans les établissements, voire la cession à des établissements étrangers. »

De nouvelles normes viennent également réglementer le transport de cétacés. Jusqu’ici, il n’existait aucune limite de temps. Les transports sont désormais limités à… vingt-quatre heures. Les exportations partout dans le monde seront donc autorisées, laissant la possibilité à Marineland de vendre et envoyer Wikie et Keijo au Japon. Que penser également lorsque l’on se rend compte que c’est le « le vétérinaire de l’établissement de départ » qui sera chargé d’évaluer l’état de santé et donc l’aptitude des animaux à voyager, préalablement au transport ? Le même vétérinaire qui serait donc mandaté par le delphinarium, et non pas un spécialiste indépendant.

 

En janvier, nous avons obtenu de la justice qu’elle empêche le départ de Wikie, Keijo et Inouk au Japon, le temps de l’expertise vétérinaire indépendante que la cour d’appel d’Aix-en-Provence a ordonnée. Depuis, Inouk est décédé, quelques mois seulement après Moana, lui qui n’a connu qu’une vie de captivité. Pour sa famille, nous continuons de nous mobiliser pour obtenir leur placement dans un sanctuaire. Rejoignez-nous dans ce combat, signez notre pétition.

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