Corrida en Équateur : l’abolition en marche

Corrida en Équateur : l’abolition en marche

Exploitation pour le spectacle
17.08.2011
Équateur
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« Êtes-vous d’accord pour interdire les spectacles publics où l’on tue des animaux ? » C’est à cette question que les citoyens équatoriens doivent répondre par le biais d’un référendum, annoncé par le président de l’Équateur Rafael Correa, en décembre 2010. One Voice espère qu’un oui vibrant se fera entendre.

Avec le Mexique, la Colombie, le Venezuela et le Pérou, l’Équateur fait partie des cinq pays d’Amérique latine à disposer d’une industrie tauromachique. Le pays se place en 3e position dans le groupe au niveau de la fréquentation des arènes, mais les Équatoriens sont de plus en plus nombreux à affirmer ne pas apprécier ce spectacle, 77 % selon un sondage récent (1).

Un spectacle anachronique

Début décembre 2010, saison la plus intense du spectacle taurin dans la capitale, les jeunes ont manifesté en nombre à Quito pour demander l’abolition de la corrida. Leur président les a entendus : « … nous allons consulter le peuple équatorien afin de savoir s’il est d’accord avec les spectacles de torture animale tels que les corridas. C’est le peuple qui décidera si on déclare l’Équateur libre de ces spectacles anachroniques où l’on martyrise des animaux, dont ce spectacle de violence que constituent les corridas », a-t-il notamment révélé dans son discours de fin d’année.

Un espoir pour les animaux

Jusqu’à présent, il n’y avait pas de loi de protection des animaux en Équateur. Les différentes tentatives, qui toutes faisaient l’impasse sur la question des corridas, ont avorté. Si, lors du référendum – qui porte sur divers sujets – le « oui » l’emporte pour l’interdiction des spectacles de mise à mort, ce sera un merveilleux message d’espoir : pour tous les animaux équatoriens, et pas seulement les taureaux, mais aussi pour les animaux des autres pays que l’Equateur est susceptible d’inspirer. Le contenu du referendum est actuellement soumis à l’approbation de la Cour constitutionnelle, laquelle doit statuer d’ici fin février. D’ores et déjà, des initiatives prises en Équateur donnent bon espoir.

Communes anti-corrida

En 2007, Banos de Agua, au cœur du pays, s’est déclarée « première commune anti-corrida » grâce aux efforts d’une association locale. Malheureusement, des corridas continuent de s’y dérouler et les défenseurs des animaux y poursuivent leur campagne car seule une loi pourrait les interdire. En avril 2010, une deuxième commune, Loja, non loin de la frontière avec le Pérou, s’est à son tour proclamée anti-corrida. Quant à la municipalité de Cuenca, elle a de son côté interdit la mise à mort dans ses arènes depuis 2005.

Arènes interdites au moins de 12 ans

Le spectacle de la corrida est d’une telle violence, d’une telle cruauté, qu’il semble évident que les enfants n’y assistent pas. Pourtant, jusqu’à novembre 2010, le silence régnait partout sur le sujet. L’Équateur l’a brisé. Sur décision d’un juge, l’entrée dans les arènes a été interdite aux enfants de moins de 12 ans (2). Cette décision a été soutenue par les pouvoirs publics.

Programme minimum à la télévision

Autre avancée, depuis 2008, la retransmission de corrida à la télévision est interdite entre 6 heures du matin et 9 heures du soir. Cette décision prise par le Conseil de la télévision concerne toutes les chaînes, nationales et locales. Certes, cela n’est pas toujours scrupuleusement respecté, mais le cadre est fixé.

Un président à l’écoute de Pachamama

Le président équatorien, ardant défenseur de la culture précolombienne, a précisé ce qui le motivait à éradiquer les spectacles de mise à mort dans son pays. Correa souhaite non seulement éliminer toutes les formes de violence, mais également le respect des droits de la Terre Mère, Pachamama… L’Equateur, pourrait donc bien prochainement devenir le premier pays « J’écoute ma conscience » !

Agir

Le président est largement soutenu dans son pays, mais tous les gestes comptent pour porter son action. Écrivez votre solidarité par courriel, lettre, carte postale à l’une des adresses suivantes selon la voie retenue.
Par courriel :

  • Au secrétariat de la présidence : jorge.troya@presidencia.gob.ec
  • Au périodique du gouvernement « El Ciudadano » : www.elciudadano.gov.ec
  • À l’association de défense des animaux Animanaturalis : ecuador@animanaturalis.org

Par courrier :

Palacio de Carondelet
García Moreno 1043 y Chile
Quito – Pichincha – Équateur

(1) Sondage réalisé à l’initiative de CAS International et l’organisation équatorienne PAE en septembre 2009.
(2) www.larazon.es/noticia/1886-ecuador-prohibe-la-entrada-a-los-toros-a-los-menores-de-doce-anos, 29 novembre 2010.

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