Chiens « de chasse » dans le Jura : une vie de misère
Nous avons enquêté sur les maltraitances dont sont victimes des chiens « de chasse » dans le Jura. Nous avons porté plainte en leur nom.
Ce n’est pas la première fois que nous évoquons les sinistres conditions de vie des chiens « de chasse ». Force est de constater que leur situation est la même dans la majorité des élevages. Ceux que nous avons trouvés au fond d’un bois dans le Jura ne font pas exception à la règle. Nous avons enquêté sur les maltraitances dont ils sont victimes, et portons plainte en leur nom.
C’est dans le Jura que vingt-deux chiens « de chasse » aboyant de désespoir ont alarmé nos lanceurs d’alerte. Personne ne semble se soucier de leur existence, et pour cause : leur enclos est au milieu d’un bois, à l’abri des regards, à deux kilomètres du village le plus proche.
Vingt-deux chiens en souffrance
Leurs conditions de vie sont sordides. Ils sont livrés à eux-mêmes, cachés dans un terrain jonché de débris et d’objets abandonnés, sans ombrage et en plein vent. Parqués dans treize enclos ouverts, ils sont confinés à deux toute la journée dans ces espaces exigus et n’ont pour seul abri qu’une vieille niche en bois non étanche ne les protégeant ni de la chaleur ni des basses températures pouvant avoisiner les -20° en hiver. Ne disposant d’aucun espace pour s’ébattre, ils tournent en permanence en rond au milieu de leurs excréments dans des enclos non nettoyés depuis des jours. Ils vivent sur un sol bétonné dépourvu d’évacuation et de litière. Des carcasses proches laissent supposer qu’ils sont nourris avec les restes de la chasse. Ils ont, en guise de « gamelle », de vieux seaux où croupit une eau verdâtre sans doute récupérée des pluies.
Certains sont malades et doivent souffrir le martyre. Leurs pathologies semblent ne pas avoir été traitées depuis des mois. Nous avons montré nos images à un vétérinaire indépendant pour expertise. L’un des chiens présente une rétraction de l’œil droit, et une chienne, une énorme grosseur mammaire, probablement cancéreuse. Le propriétaire, ne se suffisant pas d’utiliser ses chiens pour la chasse, se livre très certainement à la reproduction puisque la chienne est enfermée avec un mâle.
Une situation qui dure
Alertés depuis huit ans pourtant, les services vétérinaires de la préfecture n’agissent pas. À nouveau contacté ces dernières semaines, le chef-lieu n’a pas souhaité donner suite, c’est dire combien la vie de ces animaux compte peu ! Il nous était donc impossible d’attendre davantage. Nous avons déposé plainte contre le propriétaire en demandant le retrait de tous ses chiens.
Le sort de ces chiens « oubliés »
Le cas de ces chiens jurassiens, dernier en date, est loin d’être isolé. Nous vous avions déjà parlé des chiens du chasseur périgourdin pour lesquels nous nous battons toujours, mais aussi de ceux du chasseur du Morbihan. Les autorités, elles, entonnent toujours le même leitmotiv : ce ne sont « que » des chiens de chasse.
Lorsqu’on sait combien les chasseurs sont protégés, on n’est pas surpris de ce qu’ils puissent continuer à les traiter comme des objets sans en être inquiétés.
Les chiens « de chasse » doivent bénéficier de la même protection que nos fidèles compagnons à quatre pattes. Comme eux, ce sont des êtres doués de sensibilité, affectueux et ayant besoin de soins et d’attention. Nous en sommes très loin et nous continuons le combat!
Pour eux, notre plainte vient d’être envoyée.