

Audience à Narbonne les 9 et 10 juillet pour des thons rouges victimes d’une surpêche illégale
Alors que les thons rouges luttent pour leur survie en mer Méditerranée, la Fédération française de pêche maritime (FFPM) et l’Association narbonnaise de pêche en gros (ANPG) n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’élaborer un système de fraude permettant une surpêche illégale de ces animaux. Entre 2017 et 2020, nombre d’entre eux ont fini sur les étals des thonades qui se tiennent chaque année à Narbonne. Les 9 et 10 juillet, nous prendrons leur défense au tribunal judiciaire de la sous-préfecture de l’Aude.
Une biodiversité marine fragilisée…
Longtemps en danger de disparition, les thons rouges sont aujourd’hui toujours classés comme quasi menacés par l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), alors même qu’ils sont reconnus comme étant un des piliers de la biodiversité en mer Méditerranée. Pour remédier à cette situation, la pêche de loisir de ces animaux est encadrée par des arrêtés ministériels annuels, qui en fixent les périodes et les quotas maximums de captures.
… dont les pêcheurs n’ont cure
Mais à Narbonne, les autorisations déjà accordées ne suffisaient visiblement pas aux pêcheurs avides d’arracher toujours plus d’animaux à leur milieu. C’est ce qu’a constaté l’Office français de la biodiversité (OFB) en découvrant les thonades mises en place annuellement dans la ville. D’où venaient cette multitude de poissons ? Le doute était permis, et son enquête a fini par révéler qu’entre 2017 et 2020, de nombreux individus vendus lors de ces événements avaient été la cible d’un véritable système de fraude organisée mis au point par la Fédération française de pêche maritime et l’Association narbonnaise de pêche au gros. Pendant des années, les deux organismes ont poussé les pêcheurs de loisir à enfreindre la règlementation en usant de procédés bien huilés. Pour faire ces razzias ni vu ni connu, ils n’avaient qu’à falsifier leurs déclarations, en commençant par utiliser une même bague pour plusieurs thons au lieu d’un seul. Pour couronner le tout, ils profitaient chaque année des thonades pour écouler illégalement leurs malheureuses prises…
Un loisir mortel
Pour les mis en cause, le peu de cas fait de la souffrance des poissons semble encore de trop. Quand ceux-ci ne sont pas sortis de force de leurs habitats pour occuper les pêcheurs du dimanche, ils peuvent aussi faire l’objet d’expériences pour lesquelles le recours à la pêche électrique n’est pas exclu. Et ces pratiques cruelles ne s’arrêtent pas là, puisque de nombreux oiseaux en font également les frais.
Pour les thons tués illégalement à Narbonne, pour porter la voix de tous les poissons victimes d’agissements semblables et protéger la mer, nous serons au tribunal judiciaire en tant que partie civile les 9 et 10 juillet 2025.