

Après l’isolement et la souffrance à Marineland, Fox a été envoyé vers une exploitation sans fin
En novembre 2024, deux phoques et quatre otaries ont été expédiés d’Antibes au zoo de Madrid, où leur exploitation a repris. Alors que Marineland continue à se débarrasser des animaux qui ont fait sa fortune, nombre d’entre eux croupissent encore dans les bassins du parc français. C’était le cas de Fox, l’otarie de Steller dont le comportement stéréotypé est clairement visible sur nos images, jusqu’à son départ le 8 mai. Pierre Gallego, vétérinaire spécialiste en biologie marine et consultant pour One Voice, livre son analyse.
Le 24 avril dernier, au delphinarium d’Antibes, Wikie et Keijo, mais aussi les dauphins, sont toujours enfermés. Parmi eux, nous avons été témoins de la détresse du grand mâle de près d’une tonne, Fox. Arrivée à Antibes en 2013, l’otarie de Steller partageait alors son bassin avec deux de ses congénères: Boris et Laska. Ces derniers mois, c’est seul qu’il y végétait, au milieu des algues qui s’accumulaient sur le sol et de débris flottant à la surface. Sur nos images, on le voit, en pleine stéréotypie, nager lentement en cercle, empruntant sans cesse le même chemin, passif et indifférent à ce qui l’entoure. Comment pourrait-il en être autrement quand aucun enrichissement n’est présent dans cette prison aquatique? L’unique « distraction » qui y a été ajoutée est un vulgaire jet d’eau. On pourrait en rire si la situation n’était pas aussi dramatique.
Des conditions de détention révoltantes
Même lorsque Fox aurait pu espérer être distrait de sa misérable existence, au moment du nourrissage, il n’en était rien. 1 minute et 24 secondes: c’est le temps que le soigneur passait avec lui pour lui donner son repas. Pas une seconde de plus et certainement pas pour avoir la moindre interaction avec lui. Une fois sa pitance avalée, Fox était rendu à son confinement solitaire… et à ses tours de piscine.
Le Dr Pierre Gallego a étudié nos images. Pour ce vétérinaire spécialiste en biologie marine, il n’y a aucun doute: l’attitude de Fox est « l’exemple type d’un comportement stéréotypé, découlant d’un ennui profond ». Autant le dire clairement: rien ne va.
Notre consultant dénonce tour à tour la taille ridicule du bassin, son manque d’entretien, l’absence totale d’enrichissement comportemental ou encore l’isolement imposé. On ose à peine imaginer la douleur et la solitude qu’a ressenti cet animal grégaire, qui aurait dû vivre entouré d’autres otaries, faire la sieste sur des rochers, pressé contre ses compagnons, ou encore plonger à une centaine de mètres de profondeur. En captivité, cette vie, toute vie digne de ce nom est impossible. Et le delphinarium n’a rien fait pour atténuer ce calvaire… rien d’autre que de mettre Fox au rebut après s’être enrichi sur son dos pendant plus de 10 ans.
Pour Fox comme pour les animaux encore parqués à Marineland, l’État a sciemment oublié d’anticiper la fermeture du parc, abandonnant les captifs à leur sort. Nous continuerons à porter leur voix. Signez nos pétitions pour demander la fin des delphinariums, et un sanctuaire pour Wikie et Keijo.