Aider les chimpanzés chez eux

Aider les chimpanzés chez eux

Faune sauvage
01.08.2016
Toutes les actualités

Congo : la protection des espèces menacées ne peut se faire qu’en milieu naturel, pas au zoo. One Voice s’associe à P-WAC pour sauver les derniers chimpanzés.

La vraie protection des espèces menacées ne peut se faire qu’en milieu naturel, pas au zoo. C’est pourquoi One Voice s’associe à P-WAC pour sauver les derniers chimpanzés du Congo.

L’association
Project for Wildlife and Apes Conservation que soutient One Voice est dirigée par Amandine Renaud, une primatologue aussi expérimentée que pleine de passion.

En France, P-WAC entend mener des actions de sensibilisation à propos de la déforestation et de la disparition des grands singes, afin de changer le regard du public sur nos plus proches cousins.

En République démocratique du Congo, l’association met sur pied un centre de réhabilitation destiné aux chimpanzés victimes du braconnage. Son objectif est de protéger
in situ cette espèce gravement menacée, tout en contribuant au développement durable de la population locale.

La création d’un tel centre, en collaboration étroite avec la communauté féminine, est en effet créatrice d’emplois pour les villageois qui s’y impliquent. L’écotourisme responsable est encore peu développé au Congo malgré la richesse de sa faune et de sa flore, alors qu’il permettrait tout à la fois de sauver les grands singes, patrimoine du pays, mais aussi de financer des projets de ce type.

C’est en effet en Afrique que vivent les chimpanzés, et non pas au zoo. Des sanctuaires tels qu’en propose P-WAC sont l’unique solution pour préserver non seulement les grands singes en tant qu’espèces, mais aussi en tant que personnes animales baignées dès l’enfance dans une culture particulière, étroitement liée au monde des arbres et de la forêt, usant d’outils, de rites, de remèdes, de signes de piste et de codes gestuels transmis de génération en génération. Enfermés les uns sur les autres dans un enclos bétonné, déplacés d’un zoo à l’autre à des fins de reproduction, les grands singes captifs ne peuvent plus donner naissance qu’à des êtres mentalement hybrides, nés sous le contrôle humain dans un espace socialement et sensoriellement appauvri. Autant les conserver alors dans une banque de gènes réfrigérés, en attendant le clonage !

Et les grands singes font partie de ces autres hominidés que nous avons systématiquement massacrés autrefois, des australopithèques aux néandertaliens, avant de passer aux peuples indigènes, menacés comme les chimpanzés par la destruction des forêts tropicales.

Cela suffit. Gorilles, bonobos, chimpanzés et orangs-outans sont les ultimes représentants de ce buisson foisonnant de primates anthropoïdes dont nous avons réduit les branches au seul
Homo sapiens. Nous pouvons encore les sauver, si nous le voulons vraiment.

Nombreux sont ceux qui exigent aujourd’hui — et One Voice la première — que des
droits fondamentaux soient accordés aux grands singes, ces derniers partageant non seulement avec l’humain un ancêtre à peine vieux de 6 millions d’années, mais aussi un grand nombre de capacités émotionnelles et cognitives.

Un appel vient d’être lancé pour que l’UNESCO adopte enfin le concept de « patrimoine mondial vivant » et y intègre les grands singes. C’est la moindre chose que l’on puisse faire pour ces « tropis » à la frontière floue entre l’humain et les non-humains que nous décrit Vercors dans son livre
Les Animaux dénaturés et qui ont la malchance de nous ressembler tant.

Et c’est bien dans cet esprit que One Voice soutient l’initiative de P-WAC.

Partager l'article