À l’École nationale vétérinaire d’Alfort, l’expérimentation animale fait rigoler

À l’École nationale vétérinaire d’Alfort, l’expérimentation animale fait rigoler

Expérimentation animale
12.07.2022
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Dans une vidéo publiée en 2021 dans un article de l’EnvA, on entend le personnel rire de bon cœur alors qu’un cheval est en pleine chirurgie expérimentale.

Pour tester des techniques de chirurgie vétérinaire, l’École nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA) utilise des juments et des chevaux « expérimentaux », qui ne connaitront jamais rien d’autre que l’expérimentation animale. Dans une vidéo publiée en 2021 dans un article de l’EnvA, on entend le personnel rire de bon cœur alors que l’un de ces chevaux est en pleine chirurgie expérimentale.

Image : Capture d’écran de la vidéo S1 du papier « Balloon catheter occlusion of the maxillary, internal, and external carotid arteries in standing horses »

Suite à la publication de certains messages virulents sur les réseaux sociaux contre l’école vétérinaire, le personnel voire les étudiants, nous appelons à faire preuve de mesure et à rester dans l’absolue non-violence, comme nous l’avons toujours fait. Les insultes, menaces et injures n’aideront jamais les animaux ni les combats que nous menons ensemble. Merci à vous.

L’utilisation de l’expérimentation animale en recherche vétérinaire est un sujet complexe : est-ce acceptable d’utiliser des animaux pour développer des médicaments et des procédures chirurgicales pour d’autres animaux ? La question se pose avec cette étude de l’EnvA, publiée en février 2021, qui teste la faisabilité de l’occlusion de diverses artères chez des chevaux et des juments debout, dans l’idée d’avoir une solution moins risquée que l’anesthésie générale pour traiter les chevaux et les juments atteintes de mycose des poches gutturales, une maladie grave.

De la chirurgie expérimentale à la table d’anatomie

Cette même question se pose beaucoup moins quand on sait que les animaux utilisés pour la première phase de l’étude ne présentaient aucune maladie – alors même que la deuxième phase de l’étude a testé la procédure sur des juments et des chevaux malades, avec l’accord de leurs « propriétaires », dans le but de les soigner.

C’étaient donc quatre juments et quatre chevaux non malades, « expérimentaux », qui n’avaient rien demandé mais qui ont eu la malchance d’avoir été élevés pour ça. Pour l’étude qui nous intéresse, ces individus ont subi des actes chirurgicaux invasifs à deux reprises, au niveau du cou, du visage ou de la gencive.

Après leur utilisation dans ces chirurgies expérimentales, tous les animaux ont été tués pour être utilisés dans le cadre de l’apprentissage de l’anatomie équine. À croire que les méthodes alternatives pour la formation spécialisée (telles que les simulateurs ou les applications en réalité augmentée) n’ont pas encore réussi à s’imposer en France.

Attention les images sont dures.

L’expérimentation animale fait rire

Évidemment, les opérations chirurgicales ne se passent pas toujours comme prévu – ce qui est tout aussi vrai pour les chirurgies expérimentales. Le « cheval 4 » a donc subi calmement la première chirurgie, mais a montré des signes d’anxiété et d’accélération de sa respiration pendant la deuxième chirurgie, allant jusqu’à bouger de manière incontrôlée malgré le sédatif.

L’article fournit un extrait vidéo de ce moment de la chirurgie. Attention, les images sont dures. Évidemment, elles sont dures parce qu’il s’agit d’une chirurgie. Mais elles sont d’autant plus dures à regarder quand on sait que ce cheval allait parfaitement bien avant d’être obligé de subir cette intervention, et qu’il a été tué quelques jours plus tard. Surtout, la fin de la vidéo (après que l’occlusion de l’artère est relâchée et que le chirurgien est sorti du champ de la caméra), où l’on entend les rires du personnel, est tout à fait indécente.

Comme si les manifestations d’angoisse et les troubles neurologiques de cet individu prêtaient à rire. Décidément, l’expérimentation animale alimente une conception bien particulière des animaux.

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