1 867 481 animaux dans les laboratoires français en moins de 2 mois
Chaque jour, dans les laboratoires français, des milliers d’animaux subissent des expériences validées par l’État. Entre le 17 septembre et le 15 novembre 2024, 1 867 481 d’entre eux seront utilisés dans de nouveaux projets : 1 690 867 souris, 816 singes, 3 048 cochons, 2 895 chiens, 68 440 poissons … À terme, tous seront abattus ou réemployés.
Entre le 17 septembre et le 15 novembre 2024, le ministère de la Recherche a encore donné son accord pour que près de deux millions d’animaux soient soumis à des expériences. Ils subiront prochainement des tests douloureux et invasifs alors que la loi exige une réduction de l’expérimentation animale et l’utilisation de méthodes alternatives.
Chirurgies douloureuses, injections à répétition, prélèvements sans fin vont être pratiqués sur eux. En voici quelques exemples…
Pour les primates, des chirurgies invasives et des expérimentations extrêmes
Des centaines de ouistitis vont subir des craniotomies, c’est-à-dire des chirurgies au cours desquelles leur boîte crânienne sera ouverte pour y fixer des vis et installer un dispositif médical. Celui-ci, souvent non précisé dans les procédures, servira à enregistrer ou stimuler leur activité cérébrale. Inutile de faire un dessin pour comprendre la souffrance intense des singes condamnés à subir ces interventions. Ensuite, ils seront soumis à des tests comportementaux intensifs, plusieurs heures par jour, pendant des dizaines de semaines, ce qui prolongera stress et douleurs.
Par ailleurs, d’autres études prévoient de nombreuses injections et administrations de produits à tester sur des macaques. Ou encore, dans un autre projet, la peste pulmonaire leur sera inoculée. Des procédures aux conséquences terribles : vomissements, crises d’épilepsie, troubles cognitifs, douleurs sévères ou bien perte d’appétit.
Les cochons soumis à des protocoles invasifs
Des milliers de cochons seront utilisés pour des tests invasifs ou des entraînements chirurgicaux, pratiques révélées dans notre récente enquête. Ils vont alors endurer des prélèvements d’organes, des chocs hémorragiques prolongés ou des arrêts cardiovasculaires avant leur mise à mort ou leur réintégration au sein du cycle de l’élevage où ils finiront en saucisses.
Les chiens, en ligne de mire des tests chimiques et médicaux
Concernant les chiens, ils seront des centaines programmés à subir de multiples injections pour tester des thérapies, des produits toxicologiques, ou provoquer intentionnellement des vomissements et des nausées afin d’évaluer des médicaments. Après, ils seront « euthanasiés » pour l’analyse de leurs tissus ou réutilisés dans d’autres protocoles.
Les rongeurs, au cœur de recherches médicales cruelles
Hamsters, cochons d’Inde, gerbilles, souris et rats représentent quant à eux environ 96 % des animaux inclus dans les protocoles validés pendant cette période et destinés à être utilisés au cours des prochains mois.
Parmi ces protocoles figurent des transplantations rénales et des injections de cellules cancéreuses en vue d’observer la progression de certaines pathologies. Dans une autre procédure, plusieurs centaines de rongeurs auront les pattes immobilisées quotidiennement pendant des heures ou seront soumis à des tests comportementaux extrêmes tels que le conditionnement à la peur avec électrochocs ou la nage forcée, méthode que nous dénonçons depuis des années.
D’autres projets ont pour objectif de les gaver avec des polluants afin d’en étudier les effets toxiques, ou de leur transmettre des maladies graves comme la tuberculose, les contraignant à souffrir de symptômes sans fin. Certaines autres expériences consistent à leur provoquer des lésions neurologiques, comme celles du nerf sciatique, ou à tester des substances toxiques directement injectées dans le cerveau. Au programme : stress intense, douleurs insupportables, inflammations et des semaines d’isolement avant une mort prématurée, parfois par dislocation cervicale.
Une transparence de pacotille, ou l’arbre qui cachait la forêt
Les rapports officiels du ministère de la Recherche occultent considérablement la réalité. En ne comptabilisant que les premières utilisations, ils passent sous silence les multiples expérimentations répétées sur les mêmes animaux. Cette opacité institutionnelle freine la transition vers une recherche plus éthique, moderne et fiable, pourtant souhaitée par trois quarts des Français, selon notre sondage de 2023.
Pourquoi les méthodes alternatives ne sont-elles pas la norme ?
Le principe des 3R – remplacer (par d’autres méthodes), réduire (le nombre d’usages), raffiner (moins de douleurs infligées) –, qui figure dans la Directive européenne, vise avant tout à diminuer le nombre d’individus expérimentés dans les laboratoires ! Les professionnels doivent être formés aux alternatives, et les investissements dans des expériences sans animaux massivement accrus. Nous avons d’ailleurs réussi à faire voter un amendement important dans la loi de finances, instaurant une contribution de 1 € par animal utilisé pour financer cette recherche. Bien que la loi n’ait pas été retenue, il constituait déjà une réelle avancée…
Nous continuerons à dénoncer ces pratiques cruelles et exiger des mesures concrètes pour protéger les êtres vivants, jusqu’à ce que leur utilisation dans les laboratoires soit abolie. Pour mettre un terme à leur calvaire , demandez avec nous la fin de l’expérimentation animale !