Mobilisation de One Voice contre le fret aérien de singes destinés à l’expérimentation animale et le rôle d'Air France en particulier.

Mobilisation de One Voice contre le fret aérien de singes destinés à l’expérimentation animale et le rôle d'Air France en particulier.

30.08.2017
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Par une action de protestation organisée ce 30 août, One Voice réitère son appel à Air France pour mettre fin au fret aérien de singes destinés aux laboratoires. L’association lance ainsi une campagne de mobilisation contre ces transports imposés aux primates, empilés en soute sous les pieds des vacanciers sur des vols réguliers…

Par une action de protestation organisée ce 30 août, One Voice réitère son appel à Air France pour mettre fin au fret aérien de singes destinés aux laboratoires. L’association lance ainsi une campagne de mobilisation contre ces transports imposés aux primates, empilés en soute sous les pieds des vacanciers sur des vols régulier…

Selon les informations recueillies par l’association et ses partenaires (One Voice représente en France l’ECEAE, Coalition européenne contre l’expérimentation animale),
120 macaques à longue queue ont été expédiés par Air France de l’île Maurice à Chicago (États-Unis), via Paris, le 26 avril 2017. Les singes, issus d’un élevage local, entassés dans des caisses de transport en bois, ont été acheminés sur les vols AF 463 puis AF 6730 : près de 16 000 km, endurés en 30 heures de voyage, avant d’arriver aux Laboratoires Charles River, société effectuant des tests de toxicologie précliniques sur animaux pour des produits pharmaceutiques, chimiques ou agrochimiques.

Air France est la dernière grande compagnie au monde à accepter ce type de fret à partir de l’île Maurice, mais aussi des principaux pays exportateurs d’Asie du Sud-Est. En 2016, quelque 8 425 singes ont ainsi été exportés de la seule île Maurice vers les laboratoires d’Europe et d’Amérique du Nord. À l’échelle internationale, ce commerce de vies animales concerne plusieurs dizaines de milliers d’individus selon la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) et les singes macaques à longue queue (Macaca fascicularis) en sont les premières victimes.

Au nom de la science ?

Arrachés à leurs familles et emprisonnés dans des caisses en bois minuscules, souffrant dans la cale sombre, froide et bruyante d’un avion, ces animaux intelligents et sensibles sont destinés à passer le reste de leur vie dans des cages métalliques pour être soumis à de douloureuses expériences. Certaines voies d’approvisionnement, au départ des Caraïbes, de l’Océan Indien ou d’Asie, impliquent des voyages de plusieurs dizaines d’heures, dans des conditions terribles pour les animaux, manipulés comme de vulgaires marchandises : séparés des leurs, confinés dans des cages étroites, sans accès libre à l’eau ou à la nourriture, exposés sans ménagement aux changements de température, d’humidité, de lumière, de pression, et aux bruits et vibrations durant les trajets, sans oublier le stress lié aux décollages et atterrissages.

Plusieurs fois interpellée par One Voice, notamment par des courriers signés de la célèbre primatologue Jane Goodall,
Air France se retranche derrière les autorisations et règlementations en vigueur pour justifier cette activité. La compagnie se fait même le porte-parole des laboratoires clients en assurant que l’expérimentation animale sur les primates est nécessaire aux avancées scientifiques.

One Voice fait ici remarquer que
la Commission européenne a pourtant reconnu avoir pour objectif, à terme, le remplacement de l’expérimentation animale par d’autres méthodes de recherche. L’association, qui elle même promeut des alternatives sans cruauté reposant sur l’épidémiologie, les modèles informatiques et les expériences in vitro, réfute que la communauté scientifique soit unanime sur une inéluctable nécessité de l’expérimentation animale. Et de rappeler que 8 Français sur 10 sont opposés à l’expérimentation sur des primates, selon un sondage Ipsos/One Voice réalisé en décembre 2016.

Pour un nouveau modèle, sans souffrance animale
D’après la
Dre Gill Langley, biologiste : « Le commerce vers les laboratoires du monde entier est pour ces animaux une importante source de stress, de souffrances et de décès. Ils sont élevés dans leurs pays d’origine dans des conditions qui ne seraient pas tolérées dans l’Union européenne. […] Maintenir confinés des primates sauvages conduit inévitablement à des souffrances psychologiques, si ce n’est physiques. »
Citant divers travaux scientifiques, la Dre Langley précise que les comportements anormaux et le haut niveau de stress développés par les primates durant les opérations d’élevage, de transport aérien puis de manipulation en laboratoire, sont des facteurs susceptibles de fausser les résultats d’une expérimentation.

Muriel Arnal, présidente de One Voice, interpelle la direction d’Air France : « En juin 2017, Jean-Marc Janaillac, président du conseil d’administration d’Air France-KLM, a signé une déclaration sur l’esclavage moderne s’appuyant sur les principes de la charte Global Impact des Nations-Unies. Air France s’engage à lutter contre toute forme d’esclavage et de traite des êtres humains. Nous l’invitons à aller plus loin : il faut cesser ces transports de primates destinés aux laboratoires du monde entier. La souffrance engendrée par le déracinement et le transport par long-courriers de ces êtres vivants si proches de nous est immense. Justifier ces pratiques par de prétendues avancées scientifiques ne tient plus : la science moderne et la santé humaine n’ont pas besoin des singes pour progresser, mais bien de nouveaux modèles, éthiques et responsables ! »

Très engagée dans le terrain de l’expérimentation animale, One Voice, lance une nouvelle campagne sur ce thème – relayée sur les réseaux sociaux par le hashtag
#PasDeSingesEnSoute – et publie sur son site Internet (www.one-voice.fr) un rapport inédit intitulé « Remplacer l’utilisation des primates non humains dans la recherche et les tests de sécurité en France : améliorer la science et mettre un terme à la souffrance ».

Ce document relate l’état de la recherche menée actuellement en France sur les primates non humains, des exemples soulignant les limites de ce modèle pour la santé humaine, des approches nouvelles et études de cas associées, issues du monde entier.

One Voice invite par ailleurs chaque citoyen, usager ou non de la compagnie, à adresser directement un message de protestation auprès de la direction générale d’Air France-KLM. 

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