Rwanda : la faune aux mille facettes
One Voice soutient le photographe animalier Mathieu Courdesses. Son dernier voyage au Rwanda est chargé de promesses pour la faune sauvage locale!
One Voice soutient le travail de Mathieu Courdesses, photographe animalier qui sillonne de par le monde les territoires d’une vie sauvage menacée. Le voici, au sortir de l’un de ses derniers voyages, avec des valises remplies d’espoir.
Niché au cœur de l’Afrique, entre Congo, Soudan, Kenya et Tanzanie, le Rwanda reste dans les mémoires à cause du terrible génocide survenu en 1994, quand près d’un million de membres de l’ethnie Tutsi ont été massacrés en l’espace de quelques mois. De quoi largement oublier la richesse faunistique de ce petit pays d’Afrique centrale, en particulier ses gorilles de montagne accrochés aux pentes des monts Virunga, mis en lumière par la primatologue Dian Fossey, mais aussi ses lions, girafes, rhinocéros, éléphants, lycaons, antilopes… Autant d’animaux qui ont alors souffert de la folie des hommes.
Un renouveau, mis en photo
Mathieu Courdesses, jeune photographe dont nous soutenons le travail sur la faune et notamment son projet Photogr’Afrique, s’est il y a peu rendu au Rwanda. Il est en effet toujours en quête d’endroits sauvages où il se fera témoin par l’image des conditions de vie, voire de survie, et fatalement acteur de la préservation de l’environnement.
De ce dernier voyage au Rwanda (parc d’Akagera, parc des Volcans, forêt de Nyungwe, école d’Ahazaza), Mathieu a ramené un reportage plein de promesses. Il a vu des parcs zoologiques s’équiper en personnel (rangers, pisteurs ou vétérinaires), armé pour reconstituer des écosystèmes viables et sains, des sanctuaires faunistiques recréés avec d’autres animaux d’Afrique et ouverts à un tourisme écoresponsable, portés avec ambition par une nouvelle classe politique locale, notamment des femmes, et profitant aux communautés locales.
Nouvelles logiques
« Aujourd’hui, ils sont les gardes du corps des gorilles et le gouvernement leur offre un salaire fixe, la possibilité d’être dans la légalité et de préserver leur patrimoine environnemental », nous dit Mathieu. Il parle d’anciens braconniers, qui ont compris que le tourisme écologique redistribue ici des revenus plus durables que le simple prix de la viande de brousse, revivifie l’attrait et les forces de tout un écosystème. Ici, et cela est rare, il est question de dialogue entre acteurs, de compréhension des problématiques, de vraies connaissances animalières…
Hier menacés par d’extensives plantations de thé grignotant la forêt de Nyungwe, les chimpanzés et colobes semblent ici désormais cohabiter en égaux avec les agriculteurs du cru, les lodges respectueux de l’environnement permettant de venir les côtoyer, de développer une richesse nouvelle, qui n’est plus pillée, même si elle reste rare.
Et puis, il y a l’éducation : à Ahazaza, dans une des écoles du pays aux mille collines, Mathieu a partagé ses images et ses émotions avec les enfants : il a senti le puissant lien d’amour et de fierté qui unit ces jeunes locaux à la faune et à la flore, ce même lien qui fit dire à Patience, l’une de ses guides de terrain, cette touchante confession : « Les gorilles, ce sont nos frères. »
Fiers de faire…
La promotion du tourisme vers ce pays d’Afrique centrale hier si meurtri doit emprunter différents chemins, et c’est actuellement le cas. C’est ainsi que le recours à des moyens inédits permettra demain à sa faune de s’épanouir à nouveau, dans des îlots de paix retrouvée. Nous laissons à chacun la possibilité de voir les images ramenées par Mathieu de ses reportages ( stories sur Instagram ), qui contribuent elles aussi à la préservation de la vie sauvage, en témoignant de sa beauté, sa rareté, sa fragilité… Soutenons cette démarche!