Les fermes à fourrure en France : une horreur qui n’en finit pas
En 2017, nous avons révélé les images de six élevages de visons en France sur les onze encore en activité. Tout y était exposé : les cages minuscules grillagées qui blessent les pattes, l’absence d’eau à disposition alors que les visons se nourrissent en nageant, la surpopulation dans les cages menant à des bagarres et des blessures, les rejets incontrôlés de ces installations classées (du fait de leur impact sur l’environnement) avec des conséquences délétères pour la nature et la biodiversité. L’année suivante, L214 a dévoilé de nouvelles images de l’un d’entre eux, qui depuis a fermé.
En 2019, en pleine discussion au ministère sur ce thème, nous diffusons les images de quatre fermes à fourrure sur les cinq encore ouvertes. Nous présentons les images révoltantes de cannibalisme, de cadavres momifiés, de dizaines de bébés mourants ou agonisants dans le pire des élevages français, celui d’Eure-et-Loir. En réponse, les autorités et le couple d’éleveurs annoncent une épidémie éclair, opportunément « exceptionnelle » et évidemment terminée.
Les élevages de visons, des lieux peu documentés pourtant propices aux épidémies
Partout dans le monde, les visons présentent des blessures et des infections, peu étudiées et cependant récurrentes et similaires d’un lieu à un autre.
À la suite de la Covid-19, plus d’un million de visons, eux aussi touchés par le virus, ont été abattus dans les fermes européennes aux Pays-Bas, en Espagne, au Danemark, et ce par la seule faute des humains qui les soumettent à des conditions de détention favorables au développement de ce type de fléau.
Des réunions et des rencontres avec les autorités compétentes à tous les niveaux
Fin 2019, une table ronde organisée à Bruxelles par des députés européens nous permet de présenter les images de ce « pire élevage d’Europe » aux représentants des fourreurs et d’échanger avec eux et les eurodéputés.
Au sortir du confinement, nous sollicitons et rencontrons un représentant de l’Ordre des vétérinaires, compte-tenu des prises de position de la Fédération des Vétérinaires d’Europe ainsi que des annonces des vétérinaires irlandais et bulgares. Nous attendons toujours les mesures annoncées par le ministère de l’Écologie, à la suite des réunions sur la faune sauvage captive.
Août 2020 : une nouvelle enquête, notre plainte complétée et des demandes de fermeture !
Cet été, il ne reste plus que quatre élevages en activité. Nombreuses sont les cages vides ou renfermant un seul vison, notamment à Montarlot-lès-Rioz et en Eure-et-Loir, à Champrond-en-Gâtine. Mais partout des visons mutilés : œil, dents, queue, pattes paralysées et nécrosées, maladies de peau... Et des déjections qui s’entassent, entraînant de réelles et durables pollutions des sols.
La France en retard par rapport à ses voisins, la population prête et dans l’attente d’un changement !
Depuis 2017, nous demandons que le ministère de l’Écologie publie un arrêté de fermeture de tous les élevages français de visons. Cette année, quelle justification aura l’État pour son inaction, quand en Europe de nombreux pays ont légiféré ?
Le dernier élevage de Bosnie-Herzégovine a fermé en juillet, les Pays-Bas stopperont l’exploitation de leurs 160 élevages en 2021, et la Finlande, elle aussi, prévoit de clore définitivement ses 700 fermes à fourrure !
En France, plus d’un demi-million de personnes ont déjà signé le référendum pour les animaux, dont l’une des mesures concerne justement les élevages de fourrure ! Les Français sont avec nous : 77 % d’entre eux sont favorables à l’interdiction de l’élevage d’animaux pour leur fourrure.
Nous demandons la fermeture immédiate de l’élevage « de l’horreur » en Eure-et-Loir, pour lequel nous complétons notre plainte, et exigeons également un arrêté prévoyant que les trois autres élevages soient démantelés d’ici la fin de cette année.
Signez notre pétition pour sauver des milliers de visons ! D’année en année, les élevages français ferment, par la seule pression suscitée par les images diffusées et des réactions qu’elles entraînent.
Nous voulons des mesures maintenant, l'attente ayant assez duré. Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est compliqué, car il n’y en a plus que quatre.
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trochu | lundi 31 août 2020