Voici la réponse de l’Ordre national des vétérinaires à notre demande d’avis sur les élevages de visons en France. Il reste, comme toujours, prudent dans sa réponse, mais il les condamne tout de même. Il propose des aménagements tels un accès à l’eau pour nager, des cages individuelles et autres, qui pourraient donner l’impression d’une prise en compte de leurs besoins.
Car en France, l’ANSES a abouti à une définition consensuelle du bien-être animal, vu comme « l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. »
Des adaptations qui ne résolvent pas le problème
De notre côté, nous considérons que toute adaptation de la taille des cages ne résout pas des problèmes essentiels que sont une vie entière en captivité ou l’abattage même. Mais dans les pays où les normes de détention ont été améliorées, leur mise en place ne s’est même pas révélée viable pour l’industrie de la fourrure elle-même : infrastructures trop chères et complexes à mettre en place, au regard du prix de revient des peaux.
Une pandémie qui aiguise la problématique
Cette réponse advient des mois après notre demande, et donc, hors même la problématique du COVID-19 et de ses variants dans les élevages de visons en Europe et dans le monde. Ce virus et ses mutations ne font que renforcer les raisons pour lesquelles il convient de fermer ces quatre élevages en urgence.
Notre position, demandant leur arrêt immédiat, peut sembler radicale à certains de prime abord. Mais elle est en réalité la seule option rationnelle. Faire perdurer ces élevages ne présente que des risques et des dangers, que ce soit pour les animaux qui y sont élevés, pour la biodiversité, pour les éleveurs et pour la population générale.
Un engagement de chaque instant
Au cours des derniers mois, nous avons publié de nombreuses images des élevages en France, réussi à empêcher l’agrandissement de l’un d’eux, attaqué un autre. Et depuis que le gouvernement a annoncé s’engager à les fermer d’ici cinq ans (avant l’apparition des variants qui devraient changer la donne), nous avons interpellé le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, co-écrit une pétition internationale et écrit à l’Union européenne avec nos partenaires de la FFA et Eurogroup for Animals...
La proposition de loi étudiée en ce moment même par nos parlementaires envisage de laisser deux ans aux agriculteurs pour arrêter l’élevage de visons en France. À l'heure où nous écrivons ces lignes, le gouvernement, pourtant parfaitement informé du danger des variants du COVID-19 vient de déposer un amendement à la proposition de loi afin que le délai de deux ans, proposé par les députés avant l'arrêt définitif, soit bel et bien maintenu à cinq ans.
Cela signifie quoi qu’il arrive plusieurs années de risque sanitaire pour l’ensemble de la population en plus des problèmes déjà évoqués depuis des années concernant les visons élevés eux-mêmes, les visons d’Europe et la pollution des sols.
Les élevages de visons pour la fourrure doivent être suspendus immédiatement en Europe, comme nous l’avons dit et répété. En France, où Barbara Pompili s’est prononcée pour l’arrêt de ce type d’élevage, nous demandons un arrêt définitif immédiat.
Car les « améliorations » des conditions de détention ne permettraient que la continuation de vies brisées se finissant en massacres pour les visons, en faillites pour les éleveurs qui doivent plutôt se reconvertir au plus vite, et en décès pour les plus fragiles d’entre nous.
Commentaires 22
MARC | vendredi 29 janvier 2021
Christine | vendredi 29 janvier 2021
Dorochan | vendredi 29 janvier 2021
Lolotte63120 | vendredi 29 janvier 2021