le jeudi 14 février 2019 | 8

2015: un tournant en Norvège dans la prise de conscience sur l'importance du Lien

2015: un tournant en Norvège dans la prise de conscience sur l'importance du Lien

Mis à jour le 15 juin 2019

On voit maintenant naître des initiatives associées au Lien dans toute l’Europe. C'est le cas en Norvège, dès 2015: Siri Martinsen, vétérinaire et directrice de NOAH – pour les droits des animaux nous apporte son témoignage.

Hr blog

En Norvège, jusqu’en 2015, le Lien entre la violence sur les animaux et les humains n’était pas bien connu ni reconnu. 

En 2015, les dirigeants politiques ont lancé un projet pionnier en créant une « unité criminalité animale » constituée d’un petit groupe de policiers dans un district bien déterminé. Cette unité devait s’occuper du traitement des cas de maltraitance animale et de violence et chercher la meilleure manière de collaborer avec l’Agence Alimentaire (agence aussi responsable du contrôle du bien-être animal). De plus, un accord de coopération à l’échelle nationale entre l’Agence Alimentaire et la police devait être mis sur pied, et le service spécial de police chargé des crimes et délits environnementaux devait aussi se spécialiser dans les crimes et délits contre les animaux dans le cadre d’une augmentation des compétences au sein de la police. 

La percée réalisée en 2015 a été précédée d’une campagne menée par NOAH pour une « police animale » en Norvège,  rappelant que la police ne donnait pratiquement jamais suite à aucun délit ou crime contre les animaux ; et que lorsqu’il arrivait que les autorités réagissent à des violences contre des animaux, même pour des délits graves, la sanction allait rarement au-delà d’une petite amende ou d’une peine de deux semaines à deux mois de prison (souvent avec sursis), alors que la destruction de biens inertes (clôtures, bicyclettes, etc.) était souvent sanctionnée plus sévèrement. Il en était ainsi bien que la loi sur la protection des animaux prévoie une peine d’un an pour le premier délit et une peine de trois ans pour les récidives et les délits graves. 

La campagne de NOAH a obtenu une remarquable adhésion du public, et les chercheurs ont aussi commencé à y porter davantage d’intérêt. NOAH a organisé une manifestation avec la présence de chercheurs de notoriété qui ont prononcé des discours devant le parlement. 

Après cela, le parti politique FrP a organisé un séminaire à l’intérieur du parlement avec une bonne partie de ces mêmes orateurs. Un travail politique approfondi a permis d’obtenir finalement une majorité en faveur de la création d’une unité de police animale en Norvège, reconnaissant ainsi le besoin de prendre davantage au sérieux les délits et les crimes à l’encontre des animaux. 

« La prise de conscience du Lien entre la violence sur les animaux et la violence à l’encontre des humains a constitué un élément important de ce processus. Les policiers eux-mêmes ont aussi admis qu’auparavant ce type de délit n’avait pas été pris en compte de façon satisfaisante. »
Siri Martinsen, vétérinaire et directrice de NOAH – pour les droits des animaux

Ce projet étant initié, la police et l’Agence Alimentaire organisent des séminaires annuels afin d’améliorer la qualité de leur travail. L’Agence Alimentaire elle-même a aussi reconnu progressivement la nécessité pour la police d’intervenir davantage en cas de grave maltraitance animale. Le nombre de cas de maltraitance animale faisant l’objet d’une réponse juridique a augmenté, et le niveau de peine a été relevé pour les cas graves. Cependant, la peine maximale de trois ans n’a encore jamais été appliquée, bien qu’il y ait eu plusieurs cas sérieux incluant de graves souffrances pour un nombre significatif d’animaux. Après 2015, la sensibilisation du public à l’importance qu’il y a à déposer plainte auprès de la police en cas de maltraitance animale a progressé. Les responsables politiques se sont rendu compte qu’il fallait davantage d’unités pour lutter contre la criminalité animale, et en 2018 cinq unités étaient opérationnelles ou en voie de l’être.

En février 2018, un nouveau gouvernement de coalition a publié une tribune dans laquelle il promettait de créer des unités chargées des délits et crimes envers les animaux dans tous les districts de police de Norvège. Depuis quelques années, les chercheurs spécialisés dans l’étude de la violence et la criminologie s’intéressent au Lien entre la violence envers les humains et la violence envers les animaux

On assiste aussi à un intérêt croissant dans ce domaine de la part des établissements qui forment les personnels de police et de ceux qui forment les vétérinaires. Beaucoup reste à faire dans le domaine de la coopération entre les organismes qui s’occupent des victimes humaines et ceux qui s’occupent de la maltraitance animale. Actuellement, (en 2018), il n’existe pas de lignes de coopération permettant la découverte de victimes humaines dans une situation de maltraitance animale, ni de victimes animales dans une situation de violence domestique. Cependant, la première unité créée pour traiter les délits à l’encontre des animaux a fait savoir que ses interventions dans des cas de maltraitance d’animaux lui avaient également permis de découvrir des cas dans lesquels des victimes humaines avaient besoin d’aide.

Hr blog

Dans la thématique

La loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale : un échec manifeste ! 2023, une année en images

Commentaires 8

En déposant un commentaire j'accepte la charte de modération des commentaires.

Hugues | jeudi 14 février 2019

Bravo les norvégiens, la France continue à chasser et tuer, non pour manger mais pour se distraire et trouver plaisir à tuer.

PRIMADONNA | jeudi 14 février 2019

BRAVO A LA NORVEGE
LA FRANCE EST RESTEE AU TEMPS DU MOYEN AGE
QU ELLE SE BOUGE VITE POUR EVITER LES BARBARIES SUR LES ANIMAUX !!!

bidule | jeudi 14 février 2019

Bravo à la Norvège et à la police animale. Dommage que la France ait 10 wagons de retard dans le domaine!

Karine et Philippe | jeudi 14 février 2019

Beaucoup de Pays ont fini par se rendre compte qu'il y a un lien de la cause à effet, des crimes commis à l'encontre des animaux et qui se reproduisent ensuite sur les humains. Les faits divers sont là pour en témoigner, mais si nos élus politiques s'étaient donné la peine d'en prendre acte bien des vies animales et humaines auraient été épargnées????? C'est pourquoi, il est important de faire figurer un texte de loi sur les crimes commis sur les animaux dans le Code Pénal et de mettre en place une brigade spécialisée pour la maltraitance et les actes de cruauté, bien évidemment compétente en la matière et détachée de la police nationale, pouvant œuvrer sur le terrain afin de sauver des animaux en danger. Une citation de Pythagore :"Tant que les hommes massacreront les bêtes, ils s'entretueront. Celui qui sème la mort et la douleur, ne peut en effet récolter la joie et l'amour"!!!!!!