Certains de ces parcs ont d'ailleurs commencé leur mutation en multipliant les attractions alternatives aux exhibitions de dauphins, en acceptant la fin de la reproduction de leurs orques, ou en s'orientant vers des présentations prétendument «pédagogiques» qui ne trompent personne.
Pourtant, le futur est déjà là, bien réel !
En Islande, Little Grey et Little White, les deux femelles bélugas libérées du Changfeng Oceanworld à Shanghai, n'attendent que le printemps pour découvrir enfin l'eau glacée de la Baie de Klettsvik, aménagée pour elles par Sea Life Trust, leur propriétaire légal.
Au Canada, le Whale Sanctuary Project s'apprête quant à lui à ouvrir le premier de ses lieux de retraite en Nouvelle-Écosse.
Au cœur d'une baie fermée à l'abri des tempêtes, dont la surface excédera de plus de 300 fois celle d'un bassin de delphinarium, des orques et des bélugas anciennement prisonniers pourront bientôt retrouver l'océan, plonger dans les profondeurs et nager dans une eau vivante et naturelle. Plusieurs sites similaires sont également prévus en Colombie-Britannique et dans l'État de Washington.
Mais pour y garder qui ?
Jusqu'à présent, aucun parc marin américain ou canadien n'a jamais consenti à accorder la moindre retraite à ses détenus gorgés d'antibiotiques, de calmants et d'antidépresseurs. Tous sont morts à un âge précoce sur leur lieu de détention. « Il serait irresponsable de risquer la santé de ces magnifiques animaux en les déplaçant physiquement dans un environnement expérimental dangereux», ose affirmer SeaWorld, qui qualifie les sanctuaires du terme méprisant de « cages de mer».
Lori Marino, la neurobiologiste qui pilote le Whale Sanctuary Project depuis 2011 aux côtés d'autres spécialistes et à qui l'on doit la première étude sur la conscience de soi chez le dauphin, reste pourtant confiante :
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Margot | mercredi 05 février 2020