le jeudi 25 juillet 2019 | 13

Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.

Le dérèglement climatique, un cataclysme pour les animaux.

Mis à jour le 08 septembre 2019

Au moment où la France vit sa seconde canicule de l'année et une vague de chaud sans précédent, des scientifiques publient une étude alarmante: malgré l'adaptation des animaux, le changement est trop rapide et radical pour que l'évolution des espèces soit capables « d'absorber » les modifications climatiques. Certaines vont disparaître, autrement dit des millions d'individus mourront dans la souffrance, si nous ne freinons pas en urgence les dérèglements actuels.

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À courte échéance, nous pourrions ne plus jamais voir de chevreuils européens à la lisière des forêts au petit matin, ni entendre de bruants chanteurs pendant nos vacances au Canada. Les guillemots, eux, ne regarderont plus la mer depuis les falaises et les pies eurasiennes, quant à elles, pourraient ne plus faire entendre leur voix fluette depuis le poirier du jardin. En quelques semaines, la France a connu les plus grandes vagues de chaleur de son histoire depuis deux mille ans, et les animaux, bien que capables de s'adapter dans une certaine mesure, ne seront pas tous aptes à survivre à ces modifications de températures, étant donné la rapidité du phénomène de réchauffement climatique.

Une publication basée sur un millier d'articles scientifiques

La revue scientifique Nature Communications publiait avant-hier un article1 récapitulant le travail d'une soixantaine de biologistes. Ils ont analysé les résultats de plus d'un millier de publications scientifiques sur l'adaptation des espèces au changement climatique à l’œuvre depuis plusieurs années. Leur méta-analyse, basée sur les recherches disponibles, est centrée principalement sur les oiseaux et un mammifère de l'hémisphère nord.

Un changement climatique trop rapide pour que les animaux puissent s'adapter

Depuis la révolution industrielle, la plupart des animaux ont eu beau modifier substantiellement leurs comportements et leur cycle de vie, tels que les périodes ou les lieux de nidification, ces changements sont adaptatifs, donc en quelque sorte « culturels ». Mais pour qu'une espèce animale puisse survivre à court terme, il faudra que cette adaptation se combine à des modifications génétiques. La plasticité de chaque espèce a été passée au crible; ces facteurs sont d'une importance capitale.
Pire encore, les espèces dont les caractéristiques ont été analysées sont dites « communes », autrement dit les conclusions concernant les espèces rares sont encore plus alarmantes!  

Ces biologistes sont très pessimistes, et n'ont en partie pas de solutions. Ils souhaitent pouvoir anticiper, plus que simplement décrire et alerter. Leur prochain défi sera de déterminer quelles espèces sont les plus résilientes, afin de cibler leur attention sur les autres, plus vulnérables encore, et les aider.
Nous rappelons que chacun d'entre nous peut d'ores et déjà adopter des comportements responsables pour limiter notre impact sur l'environnement, et engager nos maires et nos députés à agir vite. Il est plus que temps, pour tous les êtres vivants de notre belle planète.

1 « Adaptive responses of animals to climate change are most likely insufficient ». Nature Communications, 23 juillet 2019, vol. 10, n°1, p. 3109.

Julia Mothé
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Commentaires 13

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Zorba | dimanche 28 juillet 2019

Et pourtant, durant cette période de canicule, par dérogation, dans le Tarn et en face de chez moi, la chasse est autorisée le weekend...

Aline | dimanche 28 juillet 2019

Inadmissible et honteux : la faute à l'Homme

Nougatine | samedi 27 juillet 2019

Hélas, malgré tous les voyants au rouge, la planète continue ça marche uniquement économique et destructrice.

Karine et Philippe | samedi 27 juillet 2019

La canicule qui s'est abattue dans le monde a fait des ravages tant sur le plan humanitaire que sur le plan animal. Les animaux sont victimes non seulement des incendies, mais également de l'assèchement des points d'eau pour leur permettre de s'abreuver. C'est pourquoi, il est du devoir de nos élus du monde entier de se pencher sur la question et de cesser de privilégier la déforestation, les pesticides... Le plan canicule ne s'applique pas qu'aux humains, il est également nécessaire de l'appliquer aux animaux, même ceux qui sont dans les élevages. Nous devons poursuivre notre combat jusqu'à ce que les choses évoluent dans le bon sens pour eux.