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Jura, Alpes-de-Haute-Provence : face aux préfets, One Voice au secours des loups

Jura, Alpes-de-Haute-Provence : face aux préfets, One Voice au secours des loups

Mis à jour le 22 mars 2023

Entre la mi-décembre et début janvier, sept arrêtés préfectoraux ont été pris pour autoriser des tirs de défense simple (TDS) contre les loups dans le Jura et les Alpes-de-Haute-Provence, sans faire référence à la moindre analyse précise pour prouver la nécessité de ces mesures dans les élevages de vaches concernés, contrairement à ce qui est exigé par les textes. One Voice a déposé des recours demandant l’annulation de chaque arrêté. En attendant ces audiences sur le fond, l’association sera présente le 8 février 2022 à 10 h au tribunal administratif (TA) de Besançon et le lendemain à 10h au TA de Marseille pour tenter de les faire suspendre en urgence.

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C’est une note préfectorale bien fantaisiste que les préfectures du Jura et des Alpes-de-Haute-Provence ont ressorti de leur chapeau pour autoriser ces tirs contre les loups les 19 décembre 2022 et 3 janvier 2023. Selon ce document du 28 juin 2019, certains troupeaux seraient “non protégeables” par nature, et leurs propriétaires pourraient donc être autorisés à tuer les loups pour les en protéger sans avoir réalisé d’analyse préalable, simplement parce que les animaux d’élevage en question seraient… des bovins. Problème : ce texte contredit un arrêté ministériel obligeant bel et bien les éleveurs à établir la non-protégeabilité des troupeaux au cas par cas. Sans discrimination entre vaches et moutons, donc.

Comme ailleurs, One Voice a déposé des référés-suspension. En reprenant les textes autorisant les tirs, selon nous, les arrêtés ne démontrent pas suffisamment l’existence d’un risque de dommage important pour les élevages concernés, ne font référence à aucune analyse réalisée au cas par cas et exonèrent les éleveurs de mettre en place des mesures de protection.

Visiblement, le but premier - et réel ! Pourquoi poser la question ? - de ces arrêtés n’est pas de protéger les animaux des troupeaux, mais bien de tuer le plus de loups possible ! L’État veut-il les exterminer ? Ne peut-il pas trouver d’autres moyens pour aider les éleveurs et calmer la peur irrationnelle d’une population qui, dans sa très grande majorité, n’a jamais aperçu le moindre loup en liberté ? Au-delà du drame que cela représenterait pour les loups et pour leur écosystème, peut-on d’ailleurs vraiment croire que leur extinction aiderait les éleveurs à faire face à leurs difficultés ? L’impact des loups est dérisoire. Tous les animaux des troupeaux sont destinés à l’abattoir…

Ils étaient des dizaines de milliers dans notre pays au Moyen Âge. Les loups sont à peine 921 aujourd’hui et leur espèce n’est même pas viable. Pour preuve : ils sont classés vulnérables. Pourtant, chaque année, le nombre de loups que les humains sont autorisés à abattre augmente. Nous l’avions déjà dénoncé au Conseil d’Etat en 2022, année où le gouvernement avait prévu le massacre de 118 d’entre eux. Cette année, 174 pourront être tués. Deux l'ont déjà été pas plus tard qu’à la mi-janvier. Plutôt que de les faire assassiner en masse, les autorités devraient trouver des solutions alternatives et se réjouir de la présence dans notre pays de ces grands prédateurs qui jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes, en plus d’être des individus sensibles, intelligents et à la vie sociale complexe.

One Voice demande la suspension immédiate des six arrêtés autorisant les tirs de défense simple pris par la préfecture du Jura et de celui pris par le préfet des Alpes-de-Haute-Provence. Il est déjà scandaleux que, sous des prétextes fallacieux, les loups se fassent abattre en toute légalité. Nous ne pouvons pas permettre qu’en plus ce massacre déroge à la loi pour faire encore davantage de victimes.

Mélanie Durand
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Commentaires 25

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galadriel | vendredi 10 février 2023

Aux Etats-Unis ils vivent dans des zones protégées, des parcs naturels où ils sont soignés et nourris faisant partis de l'écosystème, un animal sauvage adopté par l'humain pour vivre dans son milieu naturel et accepté dans la chaîne alimentaire n'attaque pas pour sa survie.
Beaucoup de gens, comportements, sont acceptés, passés sous silence et tolérés en France, l'humanité qui n'en est plus une, est beaucoup trop mis en lumière dans notre pays.
En Italie il y a également des associations qui militent. Il serait temps qu'il retrouve sa place démystifiée tout comme le renard. Leur fourrure ne tient pas chaud, seule la laine a un pouvoir thermorégulateur!

Carol Dorn | vendredi 10 février 2023

The violence against wolves has to stop!!!

JP | vendredi 24 février 2023

The violence against farmers too

JP | jeudi 09 février 2023

Je viens de consulter le site de l'OFB au sujet du loup et j'y ai trouvé une enquête de suivi fort intéressante, le lien : https://www.loupfrance.fr/suivi-du-loup/situation-du-loup-en-france/ afin que tout le monde s'en imprègne.
Donc selon vos sources, la population de loups est estimée à 921 individus aujourd'hui. Selon l'OFB, la population de loups était évaluée à 621 individus à la sortie de l'hiver 2020/2021. Soit 300 de plus en un an et demi, si je vous suis. Pas mal pour une espèce "même pas viable". Le loup est bien de retour et il restera chez nous car il n'y aura plus d'éradication malheureuse comme ce fut le cas au début du siècle précédent ! Et c'est tant mieux.
Mais avez vous pris contact avec les éleveurs ou vous êtes vous rendus sur place pour comprendre la problématique ? Les animaux ne sont pas élevés pour servir de proie au loup. C'est vrai que vous balayez ça d'un revers de la main "Tous les animaux des troupeaux sont destinés à l’abattoir…" n'est ce pas ? !
Ca me rappelle le coup de gueule d'un berger contre Hugo Clément ... ledit berger l'avait invité à venir partager son quotidien pour bien comprendre ce qu'il vivait. Pas sûr que le bon Hugo Clément se soit rendu sur place. En tout cas on n'en a pas entendu parler !

Roger's | jeudi 09 février 2023

Mais on va pas leur foutre la paix a ces pauvres bêtes !!! les éleveurs n'ont qu'a mettre des chiens type "patou" pour surveiller le troupeau au lieu de toujours accuser le loup.