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Harderwijk : le choc et la souffrance

Harderwijk : le choc et la souffrance

Mis à jour le 05 mars 2018

La télévision hollandaise a filmé les coulisses du delphinarium de Harderwijk en caméra cachée. Les informations terribles qu'elle a révélées posent la question de la justification de l'existence même des delphinariums.

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Le reportage de l'émission Rambam entendait prouver que le delphinarium est « un lieu où des gens assis en demi-cercle sur des gradins regardent des animaux sauvages en train de faire des tours pour de la nourriture », autrement dit, un cirque et non un zoo. Or aux Pays-Bas, il est désormais interdit d'exhiber des animaux sauvages dans les cirques.

Le film nous montre les spectacles de cirque et l'absence de pédagogie au delphinarium. Il nous fait voir quatorze dauphins mâles enfermés dans des bassins minuscules à l'arrière du bâtiment principal. Loin de profiter du prestigieux lagon d'eau de mer du delphinarium, ils se morfondent d'ennui et se battent entre eux en attendant le prochain spectacle.

Une scène de ce reportage a fortement choqué, lorsqu'un dresseur masturbe l'un de ces mâles captifs privés de femelles. « C'est pour le soulager, explique l'homme, et pour le maintenir prêt pour un prélèvement de sperme. » Ce type d'acte est pratiqué dans tous les parcs marins qui ont recours à l'insémination artificielle. « La masturbation est répétée tous les jours, dès le plus jeune âge de l'animal, sous forme de jeu avec récompense» explique le Pr Thierry Jauniaux, vétérinaire de l'université de Liège chargé des autopsies pour les delphinariums.

On peut comprendre dès lors toute l'importance de ce dressage pour une « ferme à dauphins » comme le Dolfinarium de Harderwijk. Depuis les années 1960, cet établissement fournit en effet les autres delphinariums d'Europe en cétacés nés captifs. Le Dolfinarium se pose en référent européen pour tout ce qui concerne l'élevage et le dressage des dauphins de spectacle. Par le passé, il a aussi collaboré avec SeaWorld à la capture de cétacés sauvages aux USA, en Islande et au Japon. Plus récemment, il a « sauvé » l'orque Morgan en mer des Wadden avant de l'expédier dans un zoo de Tenerife contrôlé par SeaWorld.

Les parcs marins sont indubitablement des cirques et non des zoos. Tous infligent une vie de confinement et de frustrations à leurs détenus. Et le delphinarium de Harderwijk n'est pas une exception.

One Voice salue la démarche des journalistes hollandais. Cette jeune équipe n'a pas hésité à prendre des risques et à pousser l'enquête assez loin. C'est tout l'honneur de ce métier que de révéler parfois des vérités difficiles et de permettre au grand public d'y avoir pleinement accès.

Malheureusement, la plupart des médias n'ont relayé que la vidéo choc postée sur Youtube, assortie d'un démenti du parc marin néerlandais. Mais derrière ces images terribles, quelle souffrance !

Il est urgent que d'autres enquêtes sérieuses soient menées sur l'industrie des loisirs et sur les leviers économiques qui la sous-tendent, depuis la baie de Taiji jusqu'au cœur de l'Europe. C'est un sujet qui ne prête sans doute ni au rire ni au buzz, mais qui fait souffrir et qui tue des milliers de cétacés dans le monde.

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