La Lozère, la Corrèze, la Loire et le Rhône s’apprêtent à aller arracher des poissons de leurs cours d’eau à leur habitat naturel pour les recenser. Si la plupart d’entre eux devraient ensuite être relâchés vivants, tous souffriront de cette expérience bien après qu’elle se sera achevée. La faute au courant électrique qui sera utilisé pour les attirer et les tétaniser sur place afin de les récupérer plus facilement. La pêche électrique, bien que largement utilisée, est très dangereuse, aussi bien pour les animaux que pour leurs écosystèmes. En 2022, l’Office français de la biodiversité (OFB) rappelait que cette méthode peut « engendrer des dommages sur les poissons », tels que des blessures de la colonne vertébrale, des lésions des organes, des modifications physiologiques et comportementales… Au point que les plus faibles peuvent mourir sur place, tandis que d’autres peuvent succomber à leurs blessures après avoir été relâchés.
Des risques d’anomalies…
Il est déjà intolérable de faire souffrir des poissons pour obtenir des données sur leurs populations. Mais il semblerait qu’en plus d’organiser de telles missions, les arrêtés pris les confient à n’importe qui, n’importe comment. Des cabinets indépendants ont notamment reçu des autorisations pour agir au niveau d’un barrage en Corrèze et d’un cours d’eau dans le Rhône, alors que l’OFB signale avoir relevé des « anomalies importantes », chez des sous-traitants, qui ne règlent pas tous les appareils de la même manière et risquent ainsi d’occasionner des blessures supplémentaires aux poissons.
… et des pêcheurs comblés
Ne parlons même pas des autorisations qui ont été données à des associations dédiées à la pêche, comme la Maison de l’eau et de la pêche et la Fédération départementale de pêche, en Corrèze. Comment peut-on espérer que des associations dont l’intérêt principal est la pratique de la pêche fassent un travail d’inventaire sérieux et impartial ? S’agissant de captures dont les objectifs sont décrits de manière très vague et qui ne sont soumises à aucune limite en nombre de poissons, la participation d’associations de pêcheurs ne peut que nous inquiéter.
One Voice demande aux préfectures de renoncer à l’adoption de ces arrêtés nocifs pour les poissons et, au minimum, de recourir à des méthodes causant moins de douleur aux animaux capturés.
Commentaires 8
MEP19 | mardi 08 août 2023
Nuances | jeudi 03 août 2023
One Voice | vendredi 25 août 2023
trochu | mercredi 07 juin 2023
Docteur Philphlout | mercredi 07 juin 2023