L’expérience qui se prépare dans les eaux de La Réunion avec la bénédiction du ministère est inacceptable.
Des groupes de dauphins pourront bientôt y être pris pour cible, suivis et visés avec une flèche de prélèvement qui viendra s’enfoncer sous leur nageoire dorsale pour leur arracher un morceau de chair. Une attaque dont on peut facilement imaginer tous les risques en matière de stress généré et de blessures physiques. Les initiateurs de ce projet, eux, ne semblent pourtant pas s’en inquiéter outre mesure. Ils prévoient effectivement que « les blessures potentielles seront gérées dans la mesure du possible par le vétérinaire et les membres de la structure en charge du bien-être animal ». Comment vont-ils soigner des dauphins qu’ils vont gravement effrayer ? En les poursuivant ? En les capturant ? L’expérience dudit prélèvement en elle-même est déjà révoltante, mais cela ne pouvait visiblement pas s’arrêter là. Ils seront laissés avec leurs blessures et les risques qui ne manqueront pas d’en découler.
Mutiler des dauphins pour mieux tuer des poissons
Le but d’un tel traitement n’a rien à voir avec une quelconque préoccupation pour les populations de dauphins concernés. Cela ne nous paraîtrait pas justifiable pour autant d’ailleurs si tel avait été le cas. Mais ici, le projet vise à obtenir une « vision globale sur le réseau alimentaire au niveau de cet écosystème marin » pour « inspirer les recommandations pour la conservation et la gestion raisonnée de ces espèces à l’échelle locale ». Autrement dit, pour faciliter la pêche de milliers de poissons !
Combien de dauphins concernés ?
En dehors de notre colère, l’indication sur le projet de recherche selon laquelle un seul dauphin allait subir ces biopsies nous a alertés. En effet, comment imaginer prélever 124 biopsies de peau de cinq espèces de dauphins sur un seul animal ? Nous avons donc écrit au ministère pour faire part de notre indignation quant à ce projet et obtenir une clarification sur ce chiffre. L’erreur serait « en cours de correction ». C’était le 24 mars. Le 6 avril, l’information erronée était toujours en ligne… Et à notre demande que ce type de projet ne soit plus accepté, nous n’avons obtenu d’autre réponse qu’un silence qui en dit long sur l’intérêt que l'État porte aux animaux. Et comme toujours, ce qui est moralement répréhensible n’est pas forcément légalement attaquable. C'est hélas ce qui ressort de notre analyse juridique de ce projet.
Commentaires 57
Sonia | mardi 11 avril 2023
Laul | lundi 10 avril 2023
Val | lundi 10 avril 2023
Kathleen | lundi 10 avril 2023