Le saviez-vous ? Un petit singe privé de sa maman peut compenser le manque en s’attachant à des leurres comme un « doudou ». Un grand singe a la capacité mentale d’un enfant de 3 ans. Peut-on imaginer l’enfermer à vie dans une cage grillagée, le priver de tout contact avec ceux de son espèce, lui injecter des produits actifs aux conséquences parfois irréversibles, des anesthésies à répétition ? C’est ce que vivent les primates dans les centres d’élevage ou laboratoires. Les cousins de l’homme sont en effet très prisés pour les expérimentations. Ils subissent d’ailleurs les expériences les plus longues. Dans un laboratoire parisien, certains macaques étaient détenus depuis 23 ans. Les conditions de leur détention provoquent souffrances physiques, stress se manifestant par l’arrachage systématique des poils, geste devenu leur seule distraction ; des violences entre animaux, l’un devenant le souffre-douleur de l’autre, etc.
Combattre l’élevage
Qu’il soit capturé dans son milieu naturel ou né en captivité dans des centres d’élevage, l’animal présente les mêmes troubles psychiques ou physiques. Un singe demeure un singe avec ses propres aptitudes et aspirations. One Voice a pu le démontrer lors de la libération légale d’animaux de laboratoires. L’association s’oppose donc à l’installation de centres d’élevage sur le territoire français, comme ce fut le cas pour le centre d’Holtzheim après deux ans et demi de combat.
Conditions de transports dramatiques
Les primates, la plupart du temps importés, subissent des conditions de transport dramatiques condamnant à une mort certaine nombre d’entre eux. La loi exige en effet que les caisses en bois ne soient pas ouvertes pendant le transport des animaux. Comment alors les abreuver et les nourrir ? Grâce aux actions menées, à l’échelle européenne, contre les transporteurs de primates, certaines compagnies aériennes ont cessé ce type de transport. Air France est aujourd’hui la première pour le transport des primates. One Voice mène une vaste campagne d’information et diffuse une pétition pour qu’à l’instar de nombreuses autres compagnies, Air France refuse de participer à ce commerce indigne.
Dangereux pour l’homme
Même s’il présente un lien de parenté incontestable avec l’homme, le singe n’en demeure pas moins différent dans ses réactions aux virus et autres maladies. L’importation de primates capturés dans leur milieu naturel -comme c’est le cas en France où l’on expérimente le plus sur les primates parmi les 27 pays de l’Union Européenne- fait courir le risque d’importer des pathologies mortelles pour l’homme. L’exemple d’un macaque pour l’école vétérinaire de Nantes, en provenance de Chine, porteur du virus de l’Herpès B en est une triste illustration. Ni les trois dépistages sérologiques, ni même la quarantaine imposée à tout animal arrivant en France, n’ont permis de déceler le virus : chez un singe, la séroconversion pour ce virus peut dépasser 25 mois ! Le bien-fondé des recherches avec les primates comme modèles pour le sida, les hépatites, le paludisme, la maladie de parkinson… serait d’ailleurs contesté sur le plan médical.
Un espoir très sérieux
Dans le cadre de la révision de la directive européenne de 1986, quatre députés européens, dont, fait marquant, une Française, ont déposé une déclaration écrite demandant l’arrêt complet des tests effectués sur les primates, au profit de méthodes alternatives dont l’efficacité est déjà reconnue. Cette déclaration, de loin la plus radicale qui ait été proposée sur l’expérimentation animale, correspond au combat de One Voice. L’association a saisi cette opportunité unique de faire évoluer la Loi et a demandé aux eurodéputés français de soutenir et de signer cette déclaration. Le 5 septembre 2007, les eurodéputés ont adopté ladite déclaration, écrite sous le n° 40, à une large majorité. Cette mobilisation est la première d’une telle force en faveur des primates et constitue un espoir très sérieux en matière de lutte contre l’expérimentation animale.
Commentaires 3
Plume | jeudi 17 septembre 2020
one voice | vendredi 18 septembre 2020
Aline | jeudi 31 janvier 2019