Cela fait suite à la décision récente du gouvernement mauricien d’approuver l’extension d’un élevage de primates non humains pouvant abriter jusqu’à mille macaques capturés dans la nature à des fins de reproduction. Parmi les députés européens figurent Mme Manuela Ripa, M. Guenther Sidl, Mme Marie Toussaint, Mme Anja Hazekamp, M. Francisco Guerreriro. M. Martin Buschmann, Mme Eleonora Evi et M. Raphaël Glucksmann.
Les questions* posées par les députés à la Commission européenne sont les suivantes : considérant que l’UE a fixé une date pour la fin de l’utilisation, dans la recherche, de primates capturés dans la nature et de leur progéniture de première génération, n’est-il pas incongru qu’elle importe en même temps des primates d’un pays qui non seulement tolère le commerce des captures en milieu sauvage, mais qui permet également à ce commerce de se développer?
Comment l’UE s’assurera-t-elle que les primates importés de Maurice sont véritablement élevés en captivité et qu’ils ne proviennent pas d’élevages impliqués dans l’exportation ou le piégeage de macaques à longue queue à des fins reproductives ?
La coalition d’associations de défense des animaux en Europe et à Maurice (Action for Primates, One Voice, Animal Rights et Progress Science Mauritius), qui a mené une campagne internationale pour s’opposer à l’expansion de l’élevage et à la capture de singes sauvages, remercie les députés européens d’avoir répondu à ses inquiétudes et a accueilli favorablement la soumission de leurs questions à la Commission européenne.
Maurice est le principal fournisseur de l’Europe en singes pour la recherche, exportant plusieurs milliers d’animaux chaque année. En 2020, des macaques à longue queue ont été envoyés dans les pays de l’UE suivants : Espagne (2126), France (1027), Pays-Bas (290) et Allemagne (29).
Reconnaissant que les problèmes de bien-être animal, de santé animale et d’éthique découlent de la capture de primates non humains dans la nature, l’UE a décidé de stopper sa participation à la capture de singes sauvages à des fins scientifiques et reproductives. À partir de 2022, elle n’autorisera l’usage de primates non humains dans la recherche que s’ils proviennent d’élevages en captivité (génération F2/F2+), issus de colonies autonomes. Cependant, les récents événements qui ont eu lieu à Maurice témoignent de la reprise du commerce d’animaux sauvages pour la reproduction et l’exportation, lorsqu’en avril, le gouvernement mauricien a approuvé l’expansion de l’élevage de primates non humains Biosphere Trading Ltd, autorisant la capture d’un millier de macaques dans la nature à des fins reproductives.
Les associations de défense des animaux sont consternées par ces piégeages de macaques à longue queue et les qualifient de recul majeur en matière de bien-être animal, en particulier à un moment où la capture de primates non humains sauvages suscite une inquiétude mondiale généralisée en raison de la barbarie du procédé et des souffrances qu’il inflige aux animaux que l’on arrache à leur milieu naturel ainsi qu’à leurs groupes sociaux et familiaux.
1 - La question de Raphaël Glucksmann sur le site du parlement européen
2 - La question de Manuela Ripa sur son fil Twitter
NOTES
Directive 2010/63/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (article 10). https://eur-lex.europa.eu/eli/dir/2010/63/oj
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w.a.milani | jeudi 24 juin 2021
Claire | jeudi 24 juin 2021
Chris | jeudi 24 juin 2021
Djeff | jeudi 24 juin 2021