le mercredi 18 novembre 2020 | 7

Des chasseurs déconfinés en Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Mayenne. Audience le 26 novembre à Nantes

Des chasseurs déconfinés en Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Mayenne. Audience le 26 novembre à Nantes

Mis à jour le 18 novembre 2020

Plus encore qu’ailleurs, les préfets de Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire et de Mayenne dépassent les bornes ratifiant quasi aveuglément les demandes des chasseurs ! Trois arrêtés préfectoraux, pratiquement copie conforme les uns des autres, sont parus début novembre, autorisant les chasseurs à déroger au confinement, et à massacrer tous types d’animaux, notamment les grands cormorans, pourtant protégés ! Un scandale. Nous les attaquons au tribunal administratif de Nantes en vue de les voir suspendus en urgence, et de les faire ultérieurement annuler sur le fond, pour excès de pouvoir. Audiences prévues pour les trois départements à Nantes le 26 novembre à 14 h.

Hr blog

Sans surprise, à la suite de la publication de la circulaire ministérielle autorisant la chasse « de régulation » pendant le confinement, les arrêtés préfectoraux ont poussé tels des champignons. Le président de la Fédération nationale des chasseurs, non content de ce privilège, cherche à obtenir encore plus de dérogations pour ses ouailles, apparemment sans considération aucune pour la santé et la survie de son prochain...

Un droit de tuer permettant de ne pas respecter le confinement

Ainsi, dans les trois départements, les chasseurs (y compris venus de départements voisins), auront la possibilité de cocher la case « Participation à des missions d’intérêt général sur demande de l’autorité administrative » de leur autorisation de sortie, voire se verront distribuer une dérogation de la part de la Fédération des chasseurs, pour tirer sur la plupart des animaux vivant là en toute quiétude. Il est invraisemblable que l’ensemble des amateurs de sports de nature soient confinés, à l’exception de personnes qui sont armées !

De « nuisibles » à « protégés », tous les animaux sont logés à la même enseigne : bons à être abattus

Outre les animaux considérés comme « nuisibles » par les chasseurs et pudiquement nommés « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts », toujours les premiers à subir les tirs incessants des obsédés de la gâchette, chaque département a autorisé de tuer ceux qui sont enregistrés comme « grand gibier », et même des oiseaux se faisant de plus en plus rares en France !

En Loire-Atlantique, l’arrêté préfectoral du 6 novembre 2020, et dans le Maine-et-Loire et en Mayenne, ceux du 5 novembre 2020, autorisent tous trois « la régulation du grand gibier (sangliers, cervidés) ; [...] le tir du renard lors de battues aux sangliers et chevreuils » ; [...] la régulation des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts [pour lesquels la préfecture de Mayenne précise qu’ils sont les renards, ragondins, rats musqués, corbeaux freux, corneilles noires, fouines et pies bavardes] ; [...] et enfin, la destruction à tir des grands cormorans ».

Une suspension à obtenir d’urgence car pour les individus concernés, c’est une question de vie ou de mort

La suspension de tels arrêtés, si favorables aux intérêts des chasseurs dans une période si critique pour l’ensemble des Français, est par-dessus tout, une question de vie ou de mort pour les individus concernés et leurs écosystèmes. Une annulation a posteriori ne permettra pas de réparer les « destructions » illicites qui seront réalisées. Et comme toujours, la justification d’une telle mesure à l’encontre des animaux n’est adjointe d’aucun élément de preuve de l’existence d’une surpopulation, de dégâts, ou même de l’espèce responsable de ces derniers... Enfin, les arrêtés, pris en toute hâte, ne respectent pas la procédure, car ils ont été publiés sans consultation publique.

Le juge des référés a fixé les audiences pour les recours que nous avons déposés en vue d’une suspension en urgence des arrêtés préfectoraux du Maine-et-Loire, de la Loire-Atlantique et de la Mayenne au même endroit, le même jour à la même heure, à savoir au tribunal administratif de Nantes le 26 novembre à 14 h. Nous y serons.

Julia Mothé
Hr blog

Dans la thématique

La période complémentaire de vénerie sous terre annulée dans cinq nouveaux départements ! Clap de fin pour les chasses traditionnelles ? Audience le 4 avril au Conseil d’État !

Commentaires 7

En déposant un commentaire j'accepte la charte de modération des commentaires.

Dominique | jeudi 19 novembre 2020

Je suis entièrement en accord avec One Voice: il me semble que l'arrêté ministériel concernait une dérogation uniquement pour la chasse de régulation: du sanglier et du chevreuil. Le Grand Cormoran n'est pas à réguler il me semble, de même que les corbeaux freux, les pies bavardes, etc.. Il faut invalider ces arrêtés, nous ne pouvons plus accepter la destruction de nos espèces ni de nos écosystèmes.

Marie | mercredi 18 novembre 2020

C'est inadmissible, au moment ou de plus en plus de personnes se battent pour sauver ce qui peut l'être de notre planète, eux ont des autorisations pour la détruire et le plus vite possible!

trochu | mercredi 18 novembre 2020

C'est scandaleux que les chasseurs aient eu à nouveau des dérogations supplémentaires pour pouvoir tuer! Nous avons un président qui vénère la chasse et bon nombre d'hommes politiques haut placés de même, et c'est un désastre ! Nous devons tout de même exiger l'interdiction totale de chasser durant un confinement, c'est trop facile pour les chasseurs qui jouissent de leur soif avide de tuer des êtres vivants innocents. Vraiment, je suis bouleversée et en colère lorsque j'entends des coups de feu au loin, et mes pensées profondes vont et sont pour tous ces pauvres animaux qui sont traqués, chassés et tués.