le mardi 28 novembre 2023 | 15

Achat de munitions dans les bureaux de tabac : fumer c’est mal, tuer c’est (certainement) mieux!?

Achat de munitions dans les bureaux de tabac : fumer c’est mal, tuer c’est (certainement) mieux!?

Mis à jour le 19 avril 2024

Décidément, et comme One Voice le répète depuis des années, ce gouvernement est au chevet des chasseurs comme aucun autre avant lui. Après la baisse du prix du permis national et les cadeaux à répétition, et alors même que chaque année, ce loisir tue des millions d’animaux et cause plusieurs morts et des centaines d’accidents parmi les humains, le ministère de l’Intérieur n’a certainement rien de mieux à faire que d’autoriser la vente de balles et autres cartouches par les buralistes. Après avoir acheté un ticket à gratter pour « défendre la biodiversité », vous prendrez bien un paquet de balles expansives pour faire un massacre !

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Des mots mêmes de Willy Schraen, président de la FNC, Emmanuel Macron « a fait plus pour la chasse française qu’aucun de ses prédécesseurs »[1]. Et c’est peu dire qu’entre les protecteurs des animaux et ceux qui veulent les tuer, le Président de la République et ses ministres ont clairement choisi leur camp.

[1] Rapport moral du président de la FNC prononcé à l’AG de la FNC du 20 mars 2019.

Les bureaux de tabac : l’arme secrète du gouvernement pour protéger la biodiversité

Dans sa « stratégie » pour défendre la nature, l’État semble avoir identifié un nouvel acteur incontournable : les buralistes. Il y a quelques semaines, on apprenait le lancement en grande pompe d’un ticket à gratter pour la biodiversité. Demander aux Français de payer eux-mêmes la protection de l’environnement et compenser ainsi le manque d’investissement des autorités, quelle belle trouvaille !

Ce sont sans doute les mêmes esprits éclairés qui ont élaboré la dernière proposition en date du ministère de l’Intérieur : permettre aux tireurs d’acheter leurs munitions directement dans les débits de tabac. Celles-ci sont des outils de torture : balles anciennement réservées à l’armée aujourd’hui légalisées, projectiles expansifs qui s’ouvrent dans l’animal, lui causant des souffrances inimaginables… Tout cela sera désormais à disposition au bistrot du coin où l’on pourra à la fois acheter des feuilles à rouler, boire un petit rouge et de quoi tuer. Mais soyons rassurés : selon le ministère de l’Intérieur, « dès le 1er janvier, les buralistes pourront se former en quelques heures à la réglementation sur la vente de cartouches de chasse »...

Alors que nous avons déjà lancé un recours en justice pour obtenir l’interdiction de certains types d’armes et une meilleure sécurisation de cette pratique, le pouvoir semble bien décidé à persister dans son soutien au monde cynégétique.

La FNC, une machine à influence choyée par les autorités

Les choses sont aujourd’hui claires : les pseudo-propositions de la ministre chargée de la chasse sur la sécurité, plus ridicules les unes que les autres, n’étaient qu’un leurre pour continuer à soutenir coûte que coûte les chasseurs.

Ceux-ci font feu de tout bois et n'hésitent pas à ressasser leurs arguments habituels pour se présenter comme les seuls porteurs de discours raisonnables. Les comptes rendus de l’assemblée générale de la FNC, publiés par un lanceur d’alerte, en sont une illustration parlante : dénonciation de la « nouvelle société bien-pensante » qui aurait « peur de ses origines », analyse scientifique qui ferait bondir les paléontologues quand W. Schraen indique que c’est « l’être humain qui, par la volonté de dominer le règne animal, nous a fait un jour descendre des arbres pour courir après les autres pour tout simplement les manger »... Une drôle d’interprétation des connaissances actuelles.

À force de matraquer leurs arguments et de pleurnicher sur l’indemnisation des dégâts causés par les sangliers qui leur coûterait trop cher - tout en élevant massivement ces mêmes sangliers pour les tuer -, ils ont reçu une énième faveur : une dizaine de millions d’euros par an, aux frais du contribuable, pour promouvoir la chasse… non, pardon, pour protéger l’environnement. Au menu : former des enfants à l’emploi du couteau dans des écoles, installer des nichoirs en plastique dangereux pour les oiseaux… Le tout dans l’opacité la plus totale, et on les comprend : les médias ont récemment révélé la gestion calamiteuse de ce fonds, et l’utilisation plus que douteuse de l’argent public.

Alors que 89 % des Français considèrent que ce loisir mortel pose des problèmes de sécurité (sondage IPSOS/One Voice, octobre 2023), il est grand temps que le gouvernement entende enfin la voix de la majorité ! Pour l’aider, signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse !

Maxime Lambret et Elise Loutry
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Commentaires 15

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Shogun 74 | mardi 19 décembre 2023

L'état fait fort, trouver des munitions dans les bureaux de tabac, il n'y a plus de limite pour encourager la violence, n'importe qui pourra s'approvisionner, nous allons rejoindre les États-Unis et leur violence !... Pour gâter les chasseurs rien n'arrête nos dirigeants. C'est révoltant !... Quand on voit le comportement désastreux des chasseurs, qui n'ont aucun respect pour les animaux, les traîner morts derrière une voiture, ou les mettre sur un fauteuil roulant ça les fait beaucoup rire, là ils viennent d'abattre "Eole" un vieux cerf, emblème de la forêt de Mormal, le 13 décembre il sera abattu par un chasseur fou furieux, ils avaient dit, il finira paisiblement sa vie, ils n'ont pas résisté, "Eole" ne verra plus le soleil se lever, alors je pleure...

Collectif des riverains du ball trap permanent de Ville sur Jarnioux | mercredi 13 décembre 2023

Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur la dissémination dans l’environnement des plombs de chasse et de tirs aux pigeons, sur l’impact écologique de cette dissémination et sur l’éventuelle politique de résorption du Gouvernement de ce problème.

"Les grenailles de plomb ainsi disséminées doivent être regardées comme des déchets abandonnés. Les personnes à l’origine de l’abandon de déchets sont responsables de leur élimination dans les filières appropriées au titre de l’article L. 541-2 du code de l’environnement.
Le responsable de cette police administrative est le maire. Il appartient donc au maire d’exercer son pouvoir de police pour faire cesser les nuisances liées à la dissémination des grenailles de plomb sur sa commune.
Les propriétaires des terrains concernés peuvent également, au titre de l’article 1384 du code civil, être regardés comme responsables des dommages que ces déchets présents sur leur terrain pourraient occasionner, en tant que « gardien de la chose » en cas de dommage.
Dans le cas particulier d’un ball-trap, la responsabilité de l’organisateur du ball-trap, ainsi que celle du propriétaire qui l’a autorisé, paraissent difficilement écartables."

pouguy | vendredi 08 décembre 2023

Mon père étant chasseur, en respectant la nature et les animaux, car il ne tue pas chaque fois qu'il voit un animal, il m'a dit que vendre des cartouches de chasse dans un tabac c'est de l'inconscience pure et dure, la France va devenir Chicago si ça se fait.

dany | dimanche 03 décembre 2023

Il ne manquait plus que ça ! Des cartouches dans les bureaux de tabac et pourquoi pas chez le boulanger ? Le lobby de la chasse gouverne cette France ! Il y en a marre !