le lundi 23 août 2021 | 40

142 macaques irradiés : un chercheur sous le choc

142 macaques irradiés : un chercheur sous le choc

Mis à jour le 23 août 2021

L’article est paru ce mois-ci dans la revue Plos One : des scientifiques allemands décrivent avoir exposé à une dose létale de radiation 142 macaques rhésus. Soixante ont survécu, puis ont été euthanasiés. Une expérience macabre. Dénoncée par un chercheur traumatisé.

Hr blog

« Quelles sont les expressions génétiques des macaques mâles et femelles, soixante jours après avoir été irradiés ? » Les chercheurs le savent déjà et le posent en préambule à leur article, paru ce mois-ci dans la revue Plos One : « Les effets à long terme induits par les rayonnements sont connus. [...] Les effets différés de l’exposition aiguë aux rayonnements sont d’autres effets connus sur la santé survenant après de fortes expositions. »

Pourtant, ils n’ont pas hésité à exposer 142 macaques rhésus à une dose létale de radiation. L’objectif avoué : étudier des effets déjà connus.

Des bébés brûlés aux radiations

Ces macaques originaires de Chine étaient pour la plupart des bébés, d’un âge compris entre dix mois et trois ans. Soixante jours plus tard, soixante d’entre eux avaient survécu, malgré leur souffrance. L’article détaille ainsi les pathologies survenues après les radiations : aphte, diarrhée, plaies diverses, anorexie, détresse respiratoire, hémorragie, épilepsie… Ils ont été abattus. Comble du cynisme, l’article n’oublie pas de préciser que « toutes les procédures ont été menées conformément aux Bonnes Pratiques de Laboratoire [...] après approbation du Comité institutionnel de protection et d’utilisation des animaux »

Un sacrifice au mépris de la loi

Profondément choqué par ces « Bonnes Pratiques », un scientifique nous a alertés, dénonçant les actes de ses pairs. « Je ne comprends pas que des chercheurs européens puissent, pour une seule expérience, se permettre de sacrifier presque 150 primates, ce qui est clairement un non-respect de la règle des 3R », dit-il. Pour rappel, cette règle constitue le fondement éthique appliqué à l’expérimentation animale en Europe et en Amérique du Nord. Elle pose ainsi trois grands principes : « Réduire » le nombre d’animaux expérimentés, « Raffiner » la méthodologie utilisée, ce qui implique la notion de points limites (critères d’interruption, ou « end-points ») et « Remplacer » les modèles animaux.

Rien ne change

La méthode nous glace. Mais cette triste histoire illustre une fois encore le fait que, malgré les demandes de transparence émanant des citoyens, rien ne change sur le front de l’expérimentation animale. Chaque jour, des bébés primates sont arrachés des bras de leur mère pour finir dans les cages des laboratoires européens. Nombre d’entre eux transitent par la France et la plate-forme Silabe, rattachée à l’Université de Strasbourg. 

Oui, en Europe, les animaux continuent de souffrir le martyre pour des expériences souvent remplaçables. Chaque année, ils sont ainsi plus de 10 millions à être utilisés dans les laboratoires. Et ce malgré la directive européenne qui prévoit la mise en œuvre de méthodes alternatives et l’engagement pour le remplacement total des animaux dans la recherche.

Et signez notre pétition pour une transparence totale sur les animaux expérimentés, le financement de méthodes substitutives et l'emploi systématique et unique de celles-ci quand elles existent!

Mélissa Saule
Hr blog

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Commentaires 40

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MARC | jeudi 07 octobre 2021

Mettons fin à des pratiques d'un autre âge
ils ont droit au respect et au bien être
Marc

Stéphane | samedi 11 septembre 2021

Consternant !!
Ces chercheurs devraient être démis immédiatement de leurs fonctions !

del | mardi 07 septembre 2021

assassins !

FloVoice | samedi 04 septembre 2021

L’humain s’arroge tous les droits sur la planète Terre en polluant à outrance, en maltraitant les animaux et le végétal. Et il s’offusque qu’un virus vienne faire du ménage dans son camp...
Merci pour votre engagement et vos actions.