le samedi 07 août 2021 | 29

Corridas, Novilladas, à Beaucaire comme ailleurs dans le Sud de la France, les taureaux meurent face à des enfants

Corridas, Novilladas, à Beaucaire comme ailleurs dans le Sud de la France, les taureaux meurent face à des enfants

Mis à jour le 19 août 2021

Ayant reçu les images de la novillada de Beaucaire du 25 juillet de la part de lanceurs d’alerte, nous publions ces éléments accablants. Avec ces photographies des derniers instants de vie de ces six jeunes taureaux, mis à mort par des toreros adolescents, l’un de ces spectateurs d’un jour nous a confié son témoignage.

Hr blog

Les taureaux meurent, comme toujours dans les arènes françaises, dans d’incommensurables souffrances, sous les bravos de leurs tortionnaires et sans comprendre ce qui leur arrive. Des enfants très jeunes, assistent à ces spectacles délétères pour leur développement psychique, sont formés à cela et d’autres, à peine majeurs, participent même à des actes de mise à mort d’une extrême crudité et violence. Notre société devrait dès aujourd’hui mettre des gardes fous vis-à-vis de la jeunesse, d’ici à l’interdiction pure et simple de ces pratiques barbares injustifiables.

Des enquêtes et des images qui continuent de dénoncer ces pratiques barbares

Nous n’avons jamais cessé de condamner la corrida. Des premières manifestations dans les années 1990 aux côtés de Théodore Monod, quand l’association s’appelait encore Aequalis et Talis, puis du long partenariat avec Jean-Pierre Garrigues à aujourd’hui, devant cette novillada, un rite de passage pour les jeunes toreros, ayant eu lieu à Beaucaire. Le 25 juillet, donc, nos militants sensibilisaient le public à l’aide de nos images d’enquête, que ce soit celle, intitulée « Graine de toreros », ou celle de 2019 à l’école taurine de Nîmes, toutes deux menées en infiltration. 

Et nous ne cesserons que lorsqu’elle ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Dans les faits, elle est une torture pour les animaux concernés, même si légalement elle bénéficie d’une exception « culturelle », et constitue un spectacle nocif pour tout un chacun, au premier chef desquels les enfants, un public particulièrement vulnérable.

Ennui, dégout et pitié

Pour ce lanceur d’alerte qui assistait pour la toute première fois à un spectacle de ce type: 
« Convaincu du fait qu'il ne faut point s'autoriser à juger de ce qu'on a point expérimenté, j'ai donc franchi le pas et me suis rendu aux arènes beaucairoises avec un ami. [...]

Mes sentiments prédominants pourraient se définir ainsi : ennui, dégoût et pitié. Pitié pour ces animaux qui, c'était évident, se demandaient ce qu'ils faisaient là, mais également pitié pour ces spectateurs qui applaudissaient avec une gravité ridicule à chaque coup d'épée qui signait l'agonie d'un jeune taureau. N'entendaient-ils pas les cris de douleurs glaçants des animaux ? Ne voyaient-ils pas, après la besogne du picador, les plaies béantes d'où le sang jaillissait en geyser ?

Je me suis souvenu des discours esthétiques de connaissances férues de corrida : la tragédie, la beauté, la philosophie. Je me suis même documenté sur son esthétique... Or je n'ai vu qu'un charcutage immonde - qui m'a donné la nausée - renouvelé à six reprises à la cadence d'usine. Sitôt une pauvre bête occise, une autre faisait son entrée, aussi éberluée que la précédente. »

Les enfants, eux, n’ont pas le réflexe de se protéger

« J'ai été surpris de constater, dès mon arrivée, la présence des enfants, certains très jeunes avec leurs parents. [...] Je pensais que la charge émotionnelle décrite par les adeptes de corrida n'était pas adaptée à des enfants. J'en suis désormais convaincu. Toutefois, ce que j'ai vu était encore en dessous de ce que je pressentais sur la question.

Ainsi, à peine quelques minutes après l’entrée du premier taureau dans l'arène, il a envoyé valser quatre hommes qui le harcelaient. Des adultes se sont caché le visage dans leurs mains. Les enfants ont pris cette vision en pleine face. Eux n'ont pas eu le réflexe de se protéger. Qu'ont-ils compris ? Qu'ont-ils ressenti ? Je l'ignore mais cela m’interroge et me gêne.
L'un des toreros s'est retrouvé en collants sur le sable, ses ballerines ayant volé au moment de l'impact. [...] C'était grotesque et terrible. »

À part le taureau qui a perdu la vie en se vidant se son sang sous les pointes acérées des armes, aucun des acteurs n’a été gravement blessé.

« Enjoliver cette tuerie sous des considérations philosophiques quasi-mystiques me remémore la phrase que Napoléon fit à Talleyrand : « Tenez, Monsieur, vous n’êtes que de la merde dans un bas de soie. » »

Notre rapport de 2009 est tristement toujours d’actualité.
Nous serons à nouveau présents cet été à la Feria de Béziers le 14 août après-midi, aux côtés du Colbac, nos partenaires au sein de la FLAC. Rejoignez-nous !

Julia Mothé
Hr blog

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Commentaires 29

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amie des animaux | jeudi 26 août 2021

L'animal humain peut, malheureusement et à son détriment, se targuer d'être sur cette planète et alors qu'il se croit supérieur, le prédateur le plus cruel, violent et meurtrier, sans compter l'inconscience des gens inconscients qui participent à ces tueries macabres. Rares sont les animaux qui peuvent se prévaloir de tant d'acharnement à faire le mal et à se réjouir du sang versé... BEURK !!!

Ladyfrog | samedi 21 août 2021

Que de cruauté ! On a jugé des gens psychopathes pour moins que cela ! Comment peut-on manquer de respect à ce point à des êtres vivants qui sont exactement comme nous (avec l'égoïsme en moins bien sûr)! Quel est le but ?!? Que les enfants à qui l'on montre ça assassinent des animaux pour le plaisir sans même se rendre compte de toute la souffrance qu'ils causent ?!? Oh mais peut-être que l'humanité n'a pas encore atteint son cota de violence et de meurtres ?!?

Gisèle | vendredi 20 août 2021

Incompréhensible que des "humains" puissent se délecter de la torture immonde d'un animal dont la souffrance est totalement ignorée, peut-être souhaitée par des sadiques avides de violences et de sang.
C'est répugnant et montre le mental inquiétant de certains individus totalement dépourvus de conscience morale et de dignité.
Qu'une telle monstruosité persiste encore dans notre pays "évolué", pire est soutenu par nos dirigeants, est inacceptable !!!

anne | vendredi 20 août 2021

Le France se déshonore en permettant sur son territoire, cette ignominie qu'est la corrida, chancre importé d'Espagne en l'honneur (déshonneur) de l'impératrice Eugénie qui était espagnole. Mais la France se déshonore aussi en permettant la chasse à courre, les combats de coqs et bien d'autres horreurs.
Les animaux, malgré des lois récentes en leur faveur sont toujours considérés comme des choses alors qu'ils sont des êtres qui pensent, raisonnent et, pire, souffrent.
Lors de mes séjours en France, je prends bien garde de ne pas dépenser le moindre centime dans les villes taurines où je vais parfois pour visiter des musées et des sites antiques.