le jeudi 22 mars 2018 | 46

Quatre daims sèment la panique à la préfecture de l’Ardèche

Quatre daims sèment la panique à la préfecture de l’Ardèche

Mis à jour le 28 mai 2018

En Ardèche, quatre daims seraient sortis d'une propriété privée en décembre 2017, et se promènent dans un bois attenant. Les chasseurs voulaient les tuer, mais sans autorisation, impossible. Qu'à cela ne tienne, ils en ont fait la demande au préfet, qui a exaucé leur vœu.

Hr blog

Quand se posent des questions avec les animaux sauvages de nos campagnes, les tuer est souvent la réponse à laquelle les autorités recourent systématiquement. Les fédérations de chasseurs, très minoritaires dans la population, semblent avoir tout pouvoir, alors que cela devrait être le contraire... Pourtant, des solutions bienveillantes alternatives, attendues par la population existent, et elles sont nombreuses.

Pour la Préfecture de l'Ardèche, les quatre daims ne doivent pas rester en liberté dans la nature car ils représenteraient "un danger pour la sécurité de tout un chacun et les cultures, de par leurs déplacements et leur alimentation". Le préfet a donc ordonné leur abattage par des lieutenants de louveterie, en publiant un arrêté le 27 février 2018 pour les "détruire" afin d'éviter leur "prolifération".

Mais en quoi ces quatre êtres sensibles gênent-ils? Sont-ils dangereux? Malades? Ont-ils attaqué qui que ce soit? Non. Leur existence elle-même poserait un problème, parce qu'ils marchent, mangent et qu'ils sont libres. C'est tout.

Or ces daims sont protégés par leur statut d’animaux sauvages captifs et apprivoisés, et le préfet doit apporter la preuve de ce qu’il avance quand aux dégâts que ces daims pourraient occasionner.

Car en France, aucune législation ne protège les animaux sauvages libres qui n'aspirent qu'à vivre en paix à nos côtés. Ils peuvent donc faire l'objet d'arrêtés de "destruction". Mais ceux maintenus captifs et exploités par et pour les humains ont droit à un semblant de protection, et c'était le cas pour ces daims.

Nous avions déposé un recours pour faire suspendre en urgence et annuler cet arrêté. L'audience a eu lieu le 16 mars, le juge a decidé le maintien de l'arrêté.

Parallèlement, nous avons écrit au préfet pour proposer de prendre en charge le transfert de ces animaux vers l'Association de protection de la faune sauvage (APFS) à Sedan, un sanctuaire partenaire qui a accepté de les accueillir à titre définitif dans son parc de 14 hectares.

Notre époque vit la sixième extinction massive d'animaux sur la planète, notre pays s'urbanise de plus en plus, et le peu d'animaux encore sauvages de notre territoire est sans cesse plus menacé. Ca suffit! D'autres solutions que l'anéantissement de tous les animaux doivent pouvoir être entendues et mises en œuvre. 

« On donne des leçons à des pays lointains pour qu'ils protègent leurs éléphants. Et on n'est pas capables, chez nous, de protéger quatre daims. » 
- Muriel Arnal

Nous déposons un pourvoi en cassation, nous ferons tout pour que ces quatre daims puissent vivre!

Julia Mothé
Hr blog

Dans la thématique

Non à l’affaiblissement du statut de protection des loups Trafic d’animaux: Leboncoin récidive en publiant les annonces d’un vendeur de peaux de chats sauvages

Commentaires 46

En déposant un commentaire j'accepte la charte de modération des commentaires.

j.homayounfard | samedi 31 mars 2018

Ou est Monsieur Hulot!on ne l'entend jamais sur ces sujets, la préservation de la biodiversité n'est-elle pas de son ressort? Il faut une prise de position forte au niveau de l'Etat pour régler ces problèmes,et donner aux préfets des directives allant dans le sens de la loi sur le statut des animaux et leur participation active et irremplaçable au maintien de la biodiversité

trochu | mercredi 28 mars 2018

Je partage entièrement votre avis One Voice comme toujours, car aucun animal n'est dangereux ou nuisible et effectivement, le lobby de la chasse est bien trop puissant en France et les chasseurs soutenus et protégés par le gouvernement même ce qui est scandaleux et inacceptable. Je ne vois pas en quoi ces quatre daims peuvent causer des nuisances aux humains, et je vous rejoins complètement car dans notre pays, lorsqu'il s'agit d'animaux sauvages et même parfois domestiques, la seule solution que trouve le gouvernement est de les tuer d'emblée, sans se poser aucune question sans aucun scrupule ni remord, et c'est ce qui est grave, très inquiétant et démontre le peu de considération et de respect qu'ont les animaux en France pour les autorités, c'est lamentable, honteux et pitoyable et cela doit changer.

Sophie | dimanche 25 mars 2018

Quand cessera-t-on de considérer les animaux comme des nuisibles alors que le nuisible c'est l'humain !!!

Véka | vendredi 23 mars 2018

Merci pour votre détermination et votre courage ! J'espère de tout coeur que ces magnifiques daims pourront être sauvés. Encore une preuve, si besoin était, que le bipède est effectivement le seul nuisible.