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Production d’anticorps thérapeutiques : stop au calvaire des cobayes, oui à l’avenir !

Production d’anticorps thérapeutiques : stop au calvaire des cobayes, oui à l’avenir !

Mis à jour le 06 janvier 2021

Difficile de changer ses habitudes… Des centaines de milliers de cobayes servent à la production d’anticorps en endurant les pires douleurs chaque année. Mais, lorsque le Centre de référence européen pour la validation des méthodes alternatives (ECVAM) affirme que les chercheurs ont toutes les raisons de se tourner vers des techniques - moins onéreuses et plus fiables - n’utilisant pas d’animaux, il peine à se faire entendre. Soutenons-le !

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Immobilisée sur une paillasse, une souris en pleine santé attend son heure. La seringue approche, effleure ses poils et plante son dard d’un coup sec dans son abdomen. Un laborantin vient d’introduire en elle des cellules hybrides (dites « hybridomes » = anticorps + cellule cancéreuse) en vue de produire des anticorps monoclonaux. Ceux-ci seront destinés à la composition de traitements pour aider nos organismes à lutter notamment contre les bactéries, les virus, ou même certains cancers.

Souffrances atroces

Cette souris va donc être utilisée comme éprouvette vivante ! Son ventre, littéralement transformé en « réservoir », va permettre la multiplication rapide des anticorps recherchés. 

En sus, elle grossira d’un coup et sera au bord de l’éclatement. Elle souffrira aussi sans doute de lésions internes macroscopiques, d’hémopéritoine, d’adhérences et de tumeurs abdominales, ou encore de masses tumorales solides susceptibles d’interférer avec le fonctionnement normal de ses organes… Pendant une à deux semaines, selon ses capacités de résistance, elle subira des ponctions intra-abdominales atroces à répétition, on la manipulera comme on tire sur un robinet. Ensuite : euthanasie, à coup sûr !

En finir avec ces horreurs

Quand s’arrêtera-t-on ? Inutile d’avoir fait de hautes études pour se douter que ces interventions provoquent, en dehors du stress, des douleurs extrêmes chez les individus exploités. Pourtant, certains chercheurs doivent argumenter pour en parler... Et expliquer que la suspension de cellules d’hybridome introduites dans la cavité péritonéale de l’animal conduit « au développement d'une tumeur, à l'accumulation de liquide ascitique et à une distension abdominale ». Une distension telle que souvent le cobaye n’y survit pas. Des méthodes de substitution existent cependant. Elles ont fait leurs preuves depuis longtemps ! Mais, chaque année, au sein de l’Union européenne, près d'un million d’animaux sont toujours utilisés pour la production d'anticorps. Les doutes infondés de la communauté scientifique, et souvent les intérêts financiers des laboratoires, persistent.

Coup de pied dans la mare de l’ECVAM

Le centre européen pour la validation des méthodes alternatives (ECVAM) a récemment diffusé une annonce au sujet du remplacement des animaux pour la fabrication des anticorps. Concrètement, il se positionne pour mettre fin à des années de souffrances inutiles chez les cobayes et encourager des techniques innovantes et performantes. Mais, à la suite de cette prise de position, son directeur se fait harceler et critiquer par des chercheurs qui ne veulent pas renoncer à leurs habitudes. Le monde pharmaceutique ressemblerait-il à ce point à une poudrière ?

Interpellons les laboratoires !

Ne nous laissons pas impressionner et écrivons aux laboratoires français pour mettre un terme à ces souffrances inutiles ! Demandons l’application de la Directive 2010/63/UE concernant l'obligation d'utiliser une « méthode alternative » quand celle-ci est disponible. Pour rappel, l’article 4 stipule que : « Les États membres veillent, dans toute la mesure du possible, à ce que soit utilisée, au lieu d’une procédure, une méthode ou une stratégie d’expérimentation scientifiquement satisfaisante, n’impliquant pas l’utilisation d’animaux vivants. » Nous lançons une campagne pour le remplacement des animaux dans la production des anticorps et interpellons les instituts de recherche pour qu’ils s’y intéressent enfin… Guérir les humains peut se faire autrement qu’en martyrisant des êtres innocents !

Envoyez un message (modèle-type disponible ici) aux institutions suivantes :

Marie-Sophie Bazin
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Commentaires 27

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Corinne | mercredi 20 janvier 2021

Super action à la portée de tous, alors tous ensemble faisons en sorte de faire changer les protocoles au profit des animaux qui ne sont pas du matériel de laboratoire!

Niky | lundi 18 janvier 2021

Stop au calvaire des pauvres cobayes, Stop à la barbarie !

Chrys | samedi 16 janvier 2021

Message-type envoyé par le biais de leur formulaire de contact.
Merci encore pour tout ce que vous faites !

Stéphane | vendredi 15 janvier 2021

Stop à ces pratiques barbares, surtout quand des méthodes alternatives existent !
J'ai envoyé un message aux 3 institutions mentionnées dans l'article.