le jeudi 19 septembre 2019 | 20

Micha, Glasha et Bony : les vétérinaires alarmés!

Micha, Glasha et Bony : les vétérinaires alarmés!

Mis à jour le 15 novembre 2019

Nous avons sollicité l’avis de vétérinaires spécialistes des ours sur l’état de santé de Micha, Glasha et Bony. En visionnant les vidéos que nous avons diffusées la semaine dernière, ils ont tous tiré la sonnette d’alarme. Leurs bilans dramatiques confirment que les trois ours nécessitent une prise en charge immédiate, loin des griffes des Poliakov. N’attendons pas qu’il soit trop tard !

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« Ces ours ont été maintenus dans des conditions de stress quasi continu et privés de stimulation mentale positive. »
Dr John A. Knight

À la suite des images que nous avons dévoilées la semaine dernière, Micha a pu être placé en urgence ce week-end au sein du zoo-refuge de la Tanière (28) et nous nous en réjouissons. Le voici enfin hors des mains des Poliakov et soigné ! Mais le pauvre se trouve dans un état désastreux et ses anciens co-détenus, Glasha et Bony, sont quant à eux toujours sous l’emprise des dresseurs… Une aberration compte tenu de leurs conditions de détention épouvantables et des risques pour leur santé.

« Ce type de comportement anormal est considéré comme synonyme de détresse mentale chronique et, dans le cas de l’ours noir (NDLR Micha), il est très évident que l'animal aspire sur les fils de la cage en créant des murmures désespérés se terminant par une «toux». Ces sons sont similaires aux sons émis naturellement par cette espèce, mais totalement hors contexte, un mélange de sons de communication et d’avertissement. »
Dr John A. Knight

Bony et Glasha en péril



Nous avons montré les vidéos de leur enfer à des vétérinaires spécialistes des ours et tous s’accordent pour dire qu’ils sont en danger critique ! Ils dénoncent l’absence d’eau potable dans leurs geôles, une alimentation inappropriée et médiocre, quand elle n’est pas moisie… Et bien sûr, ils sont choqués par l’absence de structures adaptées aux besoins élémentaires des ours, ainsi que par des signes cliniques et symptômes de maladies graves. 

Le Dr Ilayaraja de l’association Wildlife SOS et vétérinaire du sanctuaire des ours observe notamment la présence de points noirs sur l’une des canines de Bony. Selon lui, ils « indiquent qu'une fracture de la dent a mis à nu la fragile cavité pulpaire et provoqué son infection. Celle-ci peut être fatale à l’ours si elle n’est pas traitée d’urgence par un dentiste vétérinaire. » En outre, l’expert se préoccupe de la vision de l’animal. Il note une dégradation oculaire qui est« visiblement le résultat d’une négligence à long terme et de l’absence de soins médicaux. » 

Quant à Glasha, son sort est comparable. En pire : présence alarmante de points noirs sur la canine, fourrure pelée par endroits, « écoulement oculaire purulent, ce qui laisse à penser qu'elle souffre de malnutrition et est infestée de vers », et « excroissance anormale sous l’œil gauche, susceptible d’être cancéreuse. » Le médecin insiste sur l’importance d’examiner celle-ci dans les plus brefs délais pour savoir si elle est maligne et d’administrer un traitement adapté afin de prévenir toute complication au niveau de la vision.

« Les quartiers de nuit se composent de sols en béton nu. Il y a peu ou pas de litière, à l'exception d'un peu de foin fourni à l'ours noir. Ceci est totalement inadéquat pour ces animaux très intelligents. Dans la nature, les ours noirs passent beaucoup de temps dans les arbres, cherchent un abri et se retrouvent le plus souvent dans des zones fortement boisées. Ils évitent les humains et les ours bruns dans la mesure du possible. Ils aiment aussi creuser et fouiller les branches mortes, les cailloux abritant des insectes, etc. Rien ne suggère qu’on ait réellement tenté de subvenir aux besoins psychologiques de cet animal, que ce soit dans ses installations diurnes ou nocturnes. De nos jours, cela témoigne d’un mépris choquant pour le bien-être de cet animal. »
Dr John A. Knight

Urgence sanitaire

Chaque minute compte pour sauver Bony et Glasha ! D’autant que l’absence absolue d’hygiène de leur prison et leur détresse morale ne font que diminuer leurs espoirs de survie. La Dre Amélie Nicolau du Refuge de l’Arche s’inquiète de les voir mordiller ou lécher les barreaux des portes, tourner sans cesse sur eux-mêmes et dodeliner de la tête. Elle souligne que ces comportements de stéréotypie sont observés chez les ours en captivité, « en particulier chez des individus stressés, placés dans un environnement inadapté ou insuffisamment stimulé ». 

Ainsi, tous les spécialistes des ours que nous avons interrogés affirment que seul leur placement dans un refuge avec des soins adaptés aura des chances de les soustraire à un funeste destin. Nous nous mobilisons pour que Bony et Glasha soient tous les deux mis définitivement à l’abri de leurs persécuteurs, comme Micha!

Nous avons envoyé les rapports d’experts au ministère de la Transition écologique et solidaire ainsi qu’au préfet afin d’étayer nos plaintes contre les Poliakov. Et nous comptons plus que jamais sur vous pour soutenir notre campagne et signer notre pétition. 

Marie-Sophie Bazin
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Commentaires 20

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Country | jeudi 26 septembre 2019

Pourquoi rien ne bouge pour ces deux ours malgré les rapports alarmants, les preuves en vidéo de leurs états catastrophiques? Il faut très vite les soustraire à leurs exploitants bourreaux pour les sauver avant qu'il ne soit trop tard. Je suis très en colère de toute cette indifférence des autorités et de l'inertie administrative face à des urgences animales ! Écœurant vraiment.

Pajak | jeudi 26 septembre 2019

De 2004 à 2019, ce qu'ont enduré ces ours est tout simplement inimaginable.
Par rapport à cette enquête et face à ces images, comment peut-on encore discuter la libération de Glasha et Bony ?
écœuré que tout cela ait duré si longtemps et de la complicité des uns et des autres, de ceux qui ont donné aux Poliakov la possibilité de vivre de ces abus pendant tant d'années en fermant les yeux sur tout. écœuré que la vie de ces ours ait été réduite à ça ...

Karine et Philippe | jeudi 26 septembre 2019

Misha a été délivré de sa geôle et maintenant peut vivre dans un zoo refuge, où il va devoir réapprendre à avoir ses repères, lui qui a connu la maltraitance, l'enfermement et devoir exécuter des représentations avec des méthodes de dressages avec des coups. Maintenant, il y a deux autres ours à sauver qui supportent une captivité inadmissible. Les animaux sont considérés comme des êtres vivants dotés de sensibilité, au regard du Code Civil, et en conséquence, nul n'a le droit de les asservir, de les maintenir en captivité contre leur gré. Nos élus ne veulent pas défendre la cause animale et préfèrent cautionner ce genre de pratiques, indignes d'un pays des droits de l'Homme. Ils restent sourds à nos demandes, ils en subiront les sanctions lors des prochaines élections, victimes tout simplement de leur laxisme et de leur inertie.

cocojolikokliko | mercredi 25 septembre 2019

Le temps presse, les jours sont comptés, il faut absolument sortir les 2 autres pour des soins urgents et leur éviter la mort dans de terribles souffrances. Cette agonie est insoutenable, je n'en peux plus de les voir mourir à petit feu... Que fait donc la justice française, attend-t-elle leur mort ?