En France, les blaireaux ont le triste privilège d’être classés « espèce gibier avec période complémentaire ». Ce statut, unique en France, a été fait sur mesure pour permettre la pratique de la « vénerie sous terre » alors que tous les autres modes de chasse sont fermés jusqu’à septembre. Ce statut est en fait pire que celui d’espèces dites nuisibles, car les pouvoirs publics n’ont même pas à justifier du moindre dégât pour sacrifier des milliers de blaireaux aux chasseurs en mal de partie de chasse pendant le printemps et l’été.
Pour pratiquer le déterrage, les chasseurs se réunissent en « équipage ». Ils bouchent l’ensemble des entrées de la blaireautière afin que le ou les blaireaux ne puissent s’en échapper, ne conservant qu’une seule ouverture, par laquelle ils font entrer leurs chiens de terrier pour harceler l’animal dans la galerie.
Acculé, terrorisé, mordu sans cesse, le blaireau va vivre de longues heures de résistance à lutter pour sa survie et protéger sa portée éventuelle.
Guidés par les aboiements de leurs chiens, les chasseurs creusent, jusqu’à atteindre leur cible. Selon la nature du terrain, la profondeur de la galerie, et la précision des chasseurs-terrassiers, cette opération peut prendre de 3 à 10 heures ! Une fois mis au jour, le blaireau, stressé et blessé, est saisi à l’aide de pinces métalliques mesurant de 1,5 à 1,8 mètre. Ainsi extirpé du terrier, il est alors achevé à coups de dague dans le cœur, de bâton, ou de carabine, et sa dépouille est jetée aux chiens. Il n’est pas rare que le blaireau soit livré aux chiens encore vivant. Il sera alors mis en pièce dans d’affreuses souffrances. Cette pratique a un nom : la curée, elle est destinée à exciter chez eux l’ardeur pour ce genre de chasse. Ou à offrir un spectacle d’une rare violence aux humains.
Pour tenter de « justifier » ces horreurs, les chasseurs arguent d’une pratique qui serait « traditionnelle ». Ce qui est totalement faux. Si effectivement cette pratique est assez ancienne, elle était, jusqu’à il y a peu, une chasse tout à fait marginale. C’est sous l’effet de quelques chasseurs, soutenus par la Fédération Nationale des Chasseurs, que la pratique de la vénerie sous terre a pris son essor depuis une vingtaine d’année. Il y a aujourd’hui plus de 3 000 équipages en France! Soit autour de 75 000 chasseurs et de 130 000 chiens! Et aucun quota pour encadrer le massacre de blaireaux! Autant ces chasseurs veulent en chasser, autant ils en tueront!
Malgré ce que certains chasseurs prétendent, les blaireaux ne « pullulent » pas. C’est pour cette raison que dans la plupart des pays européens, comme en Belgique, Angleterre, Irlande, Pays-Bas, Danemark, Portugal, Espagne, Italie ou Grèce, ces animaux sont protégés.
Les études scientifiques ont montré qu’en France, les densités de blaireaux sont de 0,1 à 4 ou 5 par kilomètre carré. En Angleterre, ses densités peuvent atteindre 10 individus au kilomètre carré sans que cela n’occasionne de dégâts à l’agriculture ou aux infrastructures.
One Voice demande que cette pratique, qui concerne également les renards et les ragondins, soit enfin interdite en France, comme elle l’est dans l’ensemble de l’Europe, et réclame la protection des blaireaux, ils ont toute leur place dans la nature!
Commentaires 117
GL | lundi 20 mai 2019
lucie | lundi 20 mai 2019
Ctoutmoi | lundi 20 mai 2019
Isa | dimanche 19 mai 2019