le mardi 12 juin 2018 | 20

Keijo, fils de l'inceste

Keijo, fils de l'inceste

Mis à jour le 06 décembre 2019

Keijo est né trop tôt après son frère Moana, comme cela peut arriver seulement dans les delphinariums. Rejeté par sa mère, Wikie, le début de sa vie a été difficile.

Hr blog

Keijo est né au Marineland le 20 novembre 2013. Sa mère est Wikie et son père s’appelait Valentin. Cela fait donc de lui un enfant consanguin à 12.5%, puisque Wikie et Valentin étaient demi-sœur et demi-frère.

Les relations incestueuses, observées seulement en bassin, restent un problème majeur pour la plupart des grands parcs marins. Taku, au SeaWorld d’Orlando, a fécondé sa propre mère Katina, qui a donné naissance à Nalani en 2006. A Loro Parque, Kohana a été fécondée deux fois par son oncle, puis elle a refusé de s'occuper de ses enfants... Dans ces conditions de promiscuité et de captivité, comment éduque-t-on les petits? Les mères semblent désarmées. 

On a pu voir en tous cas Wikie en train de le repousser loin du bord du bassin avec l'aide de Moana. C’était, assure-t-on au delphinarium, pour l’exercer au « slide-out », cette posture mortifère où le cétacé s'échoue sur ordre. Il semble plutôt que Wikie ait eu quelque mal à accepter son deuxième fils, arrivé trop tôt après la naissance du premier, ce qui ne serait pas arrivé dans la nature.

Comme Moana, Keijo est avide d'apprendre, et il apprend vite. Mais les défis intellectuels qu'on lui pose sont limités et répétitifs. Il a déjà perdu l'excitation de l'enfance à force de se cogner aux vitres, et l'inondation d’octobre 2015 a certainement marqué sa mémoire au fer rouge. Les premières images tournées juste après la catastrophe nous le montraient serré contre Wikie et son demi-frère Inouk, dans un petit bassin de fortune aux eaux noires, tandis que le corps sans vie de Valentin venait d'être emporté. Tout cela, comme l’agonie de Freya, la mère de Valentin, les deux petits l'ont vu. Ils ne l'oublieront pas.

Pourtant, un site de promotion des parcs zoologiques osait écrire à la naissance de Keijo :
«Le 20 novembre 2013, un nouvel enfant orque est né pour la seconde fois des œuvres de Wikie au Marineland Antibes. Son père est inconnu mais on soupçonne fortement qu’il s’agisse de son demi-frère, Valentin. Cela porte le nombre de orques en captivité jusqu’à 53, et avec l’ajout récent de 8 orques sauvages capturées en Russie, ainsi que de la femelle Morgan, sauvée par le Dolfinarium de Harderwijk et des 2 deux bébés engendrés à distance par l’orque Kshamenk cette année, l’avenir de ces animaux en captivité est radieux».

Ah oui, radieux… 

Yvon Godefroid
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Commentaires 20

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liberté | vendredi 15 juin 2018

Bonjour, ici comme ailleurs tout est fait pour du fric, je ne peux pas appeler ça autrement. Prétendre que ces énormes animaux sont heureux et une vie normale dans une piscine il faut être bornés ! Ces nageurs qui parcourent des centaines de kilomètres enfermés pour réjouir des spectateurs qui ne peuvent pas dire qu'ils ne savent pas. Bien sûr on nous dit que ces animaux apprennent vite mais on sait aussi qu'ils sont extrêmement intelligents, comme tous les autres et vivre là dedans est un supplice journalier. Même les mères ne s'occupent pas de leur petit c'est dire la transformation qui s'opère en elles du fait de cet enfermement. Les incestes sont donc nombreux, comment faire autrement quand la nature parle, avec un tel environnement ! Là comme ailleurs c'est le fric qui compte avant tout. Honte à ceux qui en profitent et à ceux qui vont à ces spectacles. S'il n'y avait pas de spectateurs il y a longtemps que ces prisons seraient fermées.

ANIMAUX 44 | vendredi 15 juin 2018

je suis antispéciste et à ce titre je considère que l'humain n'est qu'un maillon de la chaîne et que son savoir devrait servir à accompagner nos amis les animaux qui valent souvent mieux que nous avec notre esprit étroit

Pascale | vendredi 15 juin 2018

Mon Dieu que tout cela est triste et que l'homme est laid quand il montre toute l'étendue de son egoïsme et de sa cruauté! Quand cesserons-nous d'utiliser les animaux comme s'ils étaient de vulgaires objets sans vie ni émotion?
Heureusement que des associations comme One Voice se battent sans relâche pour soulager la souffrance des animaux et sauver tous ceux qui peuvent l'être!
La conscience collective se réveille trop lentement, des millions d'animaux souffriront encore. Il faut donc continuer à se mobiliser pour le bien-être des animaux et ne rien lâcher.

Babee | vendredi 15 juin 2018

Il est temps d’être dignes, d’être des humains, de prendre en compte la souffrance animale et d’édicter des lois protégeant les animaux.
Ces faits ne sont plus acceptables.
C’est honteux et lamentable de laisser des êtres vivants dans de telles conditions.