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Mobilisation pour les orques de Namibie

Mobilisation pour les orques de Namibie

Mis à jour le 05 mars 2018

Une demande vient d'être adressée par la Chine à la Namibie pour capturer dans ses eaux des centaines de mammifères marins destinés aux delphinariums. Il faut convaincre la Namibie de dire non.

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Les convoyeurs attendent

La proue du Ryazanovka se dresse le long d'un quai désert, dans le port de Walvis Bay en Namibie. A son bord, l'équipage trompe l'ennui en jouant aux cartes sous la chaleur écrasante de l'Afrique australe. Leur mission : capturer dix orques, mille otaries à fourrure, cinq cents manchots du Cap et près de deux cents dauphins de diverses espèces, sans compter les requins. Une réputation sinistre précède le Ryazanovka : c'est ce même bateau aux flancs bleus qui a capturé pour la Chine trois orques sauvages en Mer d'Okhotsk, dans l'Extrême Orient russe, il y a quelques années. Mais les marins qui fument sur le pont ne bougent pas. Ils attendent l'ordre de se mettre en chasse.

Satisfaire l'appétit du Moloch chinois

La société Welwitschia Aquatic and Wildlife Scientific Research Ltd, qui arme le navire, attend elle aussi son feu vert : l'autorisation du gouvernement namibien.Détenue par un homme d'affaires chinois enregistré en Namibie, cette société marche main dans la main avec une autre entreprise basée à Pékin, spécialiste en élevage animal.

C'est donc toute l'industrie de la captivité chinoise qui se cache derrière ce bateau, prête à dévaster la faune sauvage encore prospère dans le courant du Benguela, le long des côtes du désert du Namib. La Chine comptera bientôt 53 parcs marins. Les uns sont colossaux, comme le Chimelong Ocean Kingdom, les autres minuscules, nichés dans les galeries commerciales, où des ours polaires et des bélugas s'entassent derrière des vitrines. Après avoir "prélevé" des éléphants au Zimbabwe, voilà que la Chine se tourne vers la Namibie. L'appétit du Moloch est insatiable.

Le choix de la Namibie

Le gouvernement namibien pourrait bien être tenté par la demande reçue. La Chine se fait fort d'ouvrir une base militaire dans le pays et fait miroiter à ses yeux la promesse de subsides pour relancer la pêche. La surabondance de mammifères marins dans ses eaux affecterait d'après elle la pêche ! La Namibie a fait les bons choix en matière d'écotourisme mais est ambiguë à l'égard de sa faune sauvage. Elle a su préserver son environnement mais autorise la chasse aux trophées et plaide pour l'ouverture du marché de l'ivoire. C'est dire si la décision de cette ancienne colonie allemande, qui en a gardé la rigueur, est loin d'être jouée d'avance.

Les trafiquants sous la lumière

Heureusement, pour préserver cette faune qu'elles aiment et qu'elles protègent, de toutes petites associations locales se lèvent aujourd'hui face au gouvernement et lui demandent de renoncer à ce marché funeste. Elles ne pèsent pas lourd face aux promesses chinoises. Mais c'est le monde entier qui se tient à côté d'elles, par la magie des réseaux sociaux. C'est le monde entier qui regarde, épouvanté, ces opérations de captures autrefois si secrètes.

One Voice soutient de tout cœur les militants de Walvis Bay et vous demande vous aussi de les soutenir. Un petit mot suffit, même en français, adressé au secrétaire du Ministère des Pêches en Namibie, le Dr Maurihungirire. Par exemple :

«Merci de ne pas vendre à la Chine les dernières populations de cétacés. La richesse de la Namibie, c'est sa flore et sa faune. L'écotourisme est l'avenir de votre pays».

Ensemble, nous pouvons éviter ce drame !

Yvon Godefroid
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